Wmm y J> * ^ ANNALES DE LA - SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE LYON DIXIÈME ANNÉE. — 1881-1882 * N” 2 0 NOTES ET MÉMOIRES COMPTES RENDUS DES SEANCES . L S ' •••1 ! J : ' ' fi \ i ; . :fU . SIEGE DE LA SOCIETE AU PALAIS-DES-ARTS , PLACE DES TERREAUX GEORG, Libraire, rue de la République, 65. 1883 Osvr&li Wèfmj SHOr rfa - à Avcticm 3 ,i SB ^ li iftisuilV, fâmnsstr. L EXTRAIT DES STATUTS Art. I er .. — Las Société .botanique- de Lyon se compose dé membres titulaires et de membres correspondants ; leur nombre est illimité. Art. 2. — Pour être membre titulaire, il faut être présenté par deux membres titulaires. Art. 4. — Sont inscrites comme membres correspondants toutes les per¬ sonnes qui, n’ayant pas domicile à Lyon, consentent à entretenir des rapports avec la Société ■ au moyen d’échanges ou de communications scientifiques. Art. 5. — Tout membre titulaire verse une cotisation annuelle actuelle¬ ment fixée à dix francs, plus un droit d’entrée de deux francs payés une fois seulement. La cotisation est exigible dans le premier trimestre de chaque année, et > pour les membres reçus après le 1 er mars, dan* le délai de trois mois à a * partir de la date de la réception. - A Toute personne reçue membre titulaire avant le 31 août (fort la cotisation entière. Celles reçues après le 31 août auront le droit d’assister aux séances de l’année courante, mais ne deviendront membres titulaires qu’à dater du l Pr janvier suivant. Art. 17. — Toute présentation de nouveaux membres doit être faite par lettre signée de deux membres titulaires. L’admission des membres pré¬ sentés est soumise au vote dans la séance qui suit celle de la présentation. Avis. — Adresser les lettres, communications, échantillons de plantes, livres, etc., à M. le Secrétaire-Général, au Palais-des-Arts, place des Terreaux; les envois d’argent, à M. Merrnod, trésorier de la Société, rue d’Alsace, 13, à Lyon. ANNALES DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE LYON LYON, ASSOCIATION TYPOGRAPHIQUE F. Plan, rue de la Barre, 12 ANNALES DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE LYON DIXIÈME ANNÉE. — 1881-1882 NOTES ET MÉMOIRES COMPTES RENDUS DES SÉANCES SIEGE DE LA SOCIÉTÉ AU PAL AI S-DE S-ARTS , PLACE DES TERREAUX GEORG, Libraire, rue de la République, 65. 1883 Digitized by the Internet Archive in 2018 with funding from BHL-SIL-FEDLINK https://archive.org/details/annalesdelasoci1018soci_0 TABLE DES MATIÈRES Pages. Bureau de la Société pour 1882. — Liste des membres titulaires résidants. vu Liste des membres titulaires non résidants. x Membres correspondants. xii Sociétés correspondantes... xiv Publications reçues. xv N° 1. Catalogue des plantes -vasculaires du bassin du Rhône, septième et dernière partie, par le docteur Saint-Lager et ses collabo¬ rateurs, MM. Borel, Fabre, Gillot, Hanry, Lannes, Lesourd, Loret, Venance Payot, Reverchon et Viallannes. 599-886 N° 2. l re PARTIE. — NOTES ET MEMOIRES. D r Perroud : Herborisations dans le Chablais et. dans le Valais. 1 A. Boullu : Herborisation de Mallevai à Chavanay (Loire). 45 L. Sargnon : Florule de la presqu’île Pérrache. 49 L. Débat : Révision de la section Harpidium du genre Hypnum, d’après les recherches de M. Renauld. 69 D r Cauvet : Note sur la vrille des Ampélidées. 83 D r Perroud : Herborisations dans la vallée de la Gervanne et au Pic de Toulau (Drôme). 87 Smirnoff : Quercus macranthera et Acer Trautwetteri, essences ca¬ ractéristiques de la végétation arborescente dans le Caucase. 101 Veulliot : Excursions mycologiques en 1881 et 1882. 107 D r A. Magnin : Observations sur la Flore du Lyonnais (suite). 115 L. Débat : Observations sur quelques formes critiques de Mousses. 169 Viviand-Morel : Note sur l’acclimatation des espèces adventives .. 183 2 e PARTIE. — COMPTES-RENDUS DES SEANCES. Séance du 25 octobre 1881. A. Boullu : Atriplex laciniata et Chenopodion Botrys autour de la gare d’eau de Perrache. 192 — Le Phelipaea ramosa est plus abondant dans les anciennes che- nevières que dans les nouvelles. 193 Séance du 8 novembre 1881. Therry : Lichens récoltés à Champrousse, à Vif et dans la forêt de Portes (Isère). 195 Séance du 22 novembre 1881. D r Saint-Lager : Remarques sur les caractères diagnostiques tirés ir Pages. des rhizomes et racines, d’après M. Ch. Royer dans son ouvrage sur la Flore de la Côte-d’Or. 197 Séance du 6 décembre 1881. A. Boullu : Plantes adventives observées à Genève par M. Désé- glise. 198 D r X. Gillot : Note sur quelques plantes introduites dans le dé¬ partement de Saône-et-Loire. 199 — Envahissement du canal du Centre par YHelodea canadensis et le Vallisneria spiralis . 201 D r A. Magnin : Cause probable de la disparition de YHelminthia echioides des luzernières, et du Cyperus Monti entre Miribel et Thil (Ain). 202 Viviand-Morel : Naturalisation de YEuphorbia chamaesyce au parc de la Tôte-d’Or. 203 Guichard : Le Viscurn album parasite sur le Sorbier des oiseleurs.. 203 Therry : Excursion mycologique à Saint-Bonnet-le-Froid (Rhône). 203 Séance du 25 décembre 1881. D r Guillaud : Compte-rendu des travaux pendant l’année 1881. — Élections du Bureau pour 1882. 204 Séance du 3 janvier 1882. L. Débat : Révision du genre Orthotrichum d’après’M. Venturi; discussion au sujet du genre et de l'espèce. 205 Séance du 17 janvier 1882. D r Perroud : Herborisation dans le Chablais et le Valais. 206 Séance du 31 janvier 1882. Veulliot : Rapport du comité des finances sur les comptes du tré¬ sorier. 207 L. Débat : Compte-rendu bryologique. 207 Therry : Contributions mycologiques.. 207 Séance du 14 février 1882. Lachmann : Traduction du traité de microchimie de Poulsen. 209 Veulliot : Remarques sur les Pezizes et leurs divers genres. 210 Viviand-Morel et Saint-Lager : Avantages de la création des genres fondés sur des caractères importants. 210 Séance du 28 février 1882. Therry: Contributions mycologiques. 213 Viviand-Morel : Cas tératologiques observés sur la Scolopendre officinale. 213 D r A. Magnin : Polymorphisme du Polypode vulgaire et de quel¬ ques autres Fougères. 214 III Pages. Séance du 14 mars 1882. Smirnoff : Distribution dans le Caucase des Quercus macranthera et Acer Trautwetteri . 215 Cauvet : Des vrilles des Ampélidées. 215 Yiviand-Morel et Saint-Lager : Causes de la disparition des es¬ pèces méridionales introduites dans les environs de Lyon... 216 Séance du 28 mars 1882. D r Perroud : Monstruosité d’une Orange. 218 D r A. Magnin : Herborisation à la montagne de Chiroubles. — Irrégularité de distribution de la Primevère à grandes fleurs 218 Séance du 10 avril 1882. Viviand-Morel : Le Carex humilis à Couzon ; — difficulté de la construction de cartes phénologiques et précautions à prendre... 219 Fray : Distribution des Primevères dans le département de l’Ain. 220 Séance du 25 avril 1882. Therry : Contributions mycologiques. 221 D r A. Magnin : Herborisation dans le Parc de Vizille. 221 Séance du 9 mai 1882. D r A. Magnin : Carex plantaginea naturalisé à la terre de Moidière (Isère). 222 P. Prudent : Herborisation à Crémieu. 223 Schwartz : Présentation des Rosa coruscans, rugosa, pulverulenta , et d’un Tradescantia virginica à fleurs blanches et bleues sur le même pied. 223 Therry : Exoascus deformans parasite sur une branche de Cerisier. 223 D r A. Magnin : Découverte par M. Roumeguère d’un manuscrit de Tournefort. 223 Séance du 23 mai 1882. D r Saint-Lager : Présence du Pterotliece nemausensis sur le plateau du Mont-Cindre, à 612 mètres d’altitude. 224 Viviand-Morel : Herborisation à Décines (Isère). 225 A. Boullu : Herborisation à Chavanay, Pélussin et Malleval (Loire). 225 Veulliot et Faure : Champignons récoltés à Crémieu. 225 D r A. Magnin : Le Diatoria caesia sur les rochers calcaires du Dauphiné et du Jura. 225 Séance du 6 juin 1882. D r A. Magnin : Comptes-rendus d’herborisations à l’étang de La- vore, au vallon du Mornantet, à Néron et à Miribel. 227 Veulliot : Herborisation mycologique à Saint-Bonnet-le-Froid... 227 IV Pages Séance du 20 juin 1882. Schwartz : Présentation des Rosa cinnamomea et Hardy . 228 M ra « Pichat : Herborisation à Jonage. 228 D‘ A. Magnin : Excursion à Saint-Genix-d’Aoste, Novalaise, le mont de l’Épine..... 228 Séance du 4 juillet 1882. A. Boullu : Échantillons de Medicago marginata cultivé à Sainte- Foy ; de Geum intermedium cueilli à Mazière, et de Hiera- cium saxetanum provenant de Verna, près Crémieu. 229 Therry : Contributions mycologiques. 230 Séance du 18 juillet 1882. D r A. Magnin : Le Pannaria caesia au col de l’Arc. 231 D r Saint-Lager : Le Genista tetragona trouvé par Villars au roc de Toulau (Drôme), est une forme à tige ailée du G. pilosa et non une variété naine et couchée du G. sagittalis . 231 Séance du 1 er août 1882. D r A. Magnin : Excursion aux gorges d’Engins, à Yillars-de-Lans et au col de l’Arc. 233 Veulliot : Champignons cueillis à Taillefer et à Saint-Quentin (Isère). 234 Séance du 10 octobre 1882. Therry : Contributions mycologiques. 234 0. Meyran : Herborisation dans la forêt de Montmorency (Seine- et-Oise). 235 D r A. Magnin, Viviand-Morel et Saint-Lager : Examen des causes de la disparition des plantes méridionales accidentellement introduites dans les luzernières, par comparaison avec leur persistance dans les lieux incultes. 235 Séance du 24 octobre 1882. Saint-Lager : Remarques au sujet d'un article de M. Chabert con¬ cernant les plantes à exclure de la Flore de Savoie ; — pré¬ sence du Senecio uniflorus vers les sources de l’Arc....... 236 0. Meyran : Herborisation sur les bords de la Marne à Joinville-le- Pont et à Champigny. — Remarques sur l’extension du Li- naria supina . 239 Schwartz : Cas de viridescence des pétales d’une Rose. 239 A. Boullu : Rectification à la description de YAmarantus patulus et du Bidens liirtus . 239 Séance du 7 novembre 1882. L. Débat : Mousses rapportées de l’Engadine par MM. Perroud et Sargnon. 241 V Pages. Therry et Veulliot : Contributions mycologiques. 241 A. Boullu : Description d’une forme nouvelle de linaire, le Linaria ambigua Boullu . 242 Séance du 23 novembre 1882. A. Boullu : Présentation d’un Cirse hybride, le Cirsium lanceo- lato-eriophorum . 245 Therry : Champignons épiphvtes dans les cultures du parc de la Tête-d’Or. 245 D r Saint-Lag-er : Aperçu de la végétation des Pyrénées-Orientales ; — La Succise naine ( Succisa subacaulis Bernardin) au col de la Perche. 245 Viviand-Morel et Saint-Lager : Discussion au sujet du polymor¬ phisme de la Succise vulgaire. 248 Faure : Âlysson pyrenaicum de la Font-de-Comps, près Villefran- che-de-Conflent. 249 Séance du 5 décembre 1882. D r X. Gillot : Champignons observés sur le Mûrier blanc. 250 Séance du 19 décembre 1882. L. Débat : Révision de plusieurs genres et espèces de Mousses... 251 Viviand-Morel : Compte-rendu des travaux de la Société pendant l’année 1882. 251 Élection du Bureau pour 1883.... 251 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE LYON Bureau pour l’année 1882 Président d'honneur: le Maire de la Ville de Lyon. Président . Vice-président .... Secrétaire général . . Secrétaire des séances Secrétaire adjoint . . Trésorier . Archiviste . MM. VIVIAND-MOREL. THERRY. Ant. MAGNIN. NICOLAS. N. ROUX. MERMOD. BOULLU. Membres titulaires résidants / MM. Allard, Corbessieu, par Crémieu. Aubert (D r ), chirurgien en chef de l’Antiquaille, rue Bour¬ bon, 33. Beauvisage, professeur agrégé à la Faculté de médecine. Billion (Marius), rue de Nuits, 7. M me Bedot, herboriste, cours Lafayette, 118. MM. Blanc, docteur en médecine, rue de la Charité, 33. Boudet (Claudius), quai St-Antoine, 24. Boullu, professeur, rue Bourbon, 31. Boussenot, pharmacien, place Le Viste. Bouvard (Victor), rue Cuvier, 7. Bravais, docteur en médecine, rue Bourbon, 15. Cardonna, propriétaire, à Montchat. Carillon, rue du Commerce, 9. Carret, professeur à l’Institution des Chartreux. VIII MM. Carrier (D r ), méd. des hôpitaux, rue de l’Hôtel-de-Ville, 101. Cauvet, professeur à la Faculté de médecine. Chanay (Pierre), boulevard de la Croix-Rousse, 83. M lle Chanier, rue de l’Hôtel-de-Ville, 57. Chevallier, rue Villeneuve, 7, Croix-Rousse. M me Collonge-Ollagnier, institutrice, rue Laurencin, 14. MM. Condamine, pharmacien, rue Stella. Comte, horticulteur, rue de Bourgogne, 47 (Vaise). Cotton, pharmacien de l re classe, rue Sainte-Hélène, 35. Courbet (Jules), rue Bourbon, 28. Courcière, ancien inspecteur d’Académie. Cousançat, horticulteur, Grand’Rue-de-Cuire, 88. * Cusin, secrétaire général de la Société d’horticulture pratique du Rhône, aide-naturaliste au Conservatoire du Jardin botanique, au parc de la Tête-d’Or. Dally, professeur de dessin, rue de la Baleine, 2. Darde, employé de chemin de fer, à Paray-le-Monial. Débat, place Perrache, 7. Degoulet fils, quai de l’Archevêché, 10. Deneuville, horticulteur, route de Vienne, 138. Despeignes (Victor), élève en médecine, quai de Bondy, 16. Doyon, élève en médecine, rue de Jarente, 27. Enjolras (Odilon), pharmacien, cours de Brosses, 16. M lle Farjanel, rue Palais-Grillet, 42. MM. Faure, professeur à l’École vétérinaire de Lyon, cours Morand, 26. Ferrouillat (Auguste), rue d’Egypte, 2. Ferrouillat (Prosper), rue d’Egypte, 2. Floccard, quai de Retz, 16. Fontannes, naturaliste, rue de la République, 4. Fournereau, professeur à l’Institution des Chartreux. Gagneur, “négociant, rue Vaubecour, 28. MM. Gaulain, chef des cultures au parc de la Tête-d’Or. Gillet (François), teinturier, quai de Serin, 9. Gillet (François) fils, quai de Serin, 9. Gillet (Joseph) fils, quai de Serin, 9. Glairon-Mondet, libraire, place Bellecour. M lle Groboz, place Bellecour, 26. MM. Guérin, pharmacien, chef des travaux pharmaceutiques à la Faculté de médecine, cours de la Liberté, 101. Guichard (Emile'), marchand grainier, rue Octavio-Mey, 7. Guignard, professeur de botanique à la Faculté des sciences. Guillaud, docteur en médecine, cours de Brosses, 17. IX MM. Guillot fils, rosiériste, chemin des Pins, 27 (Guillotière). IIuss (Camille), commis des postes et télégraphes, au bureau central, 53, place de la République. Jacquemet, préparateur de botanique à la Faculté de méde¬ cine. Jordan (Alexis), rue de l’Arbre-Sec, 40. Joubert, rue du Commerce, 38. Kœnig, professeur au Lycée de Lyon. Labruyère fils, horticulteur, chem. de Gorge-de-Loup (Vaise). Lachmann, préparateur à la Faculté des sciences, avenue de Saxe, 247. Lambert, pharmacien en chef de l’Hospice de Bron. Laroyenne (D r ), ex-chirurgien en chef de la Charité, rue Boissac, 1. Laurens (Ennemond), rue Mulet, 12. Lille (Léon), horticulteur, cours Morand, 7. Lorenti (Philippe), professeur à l’École de la Martiniere, cours Morand, 22. Lortet, doyen de la Faculté de médecine, directeur du Muséum d’histoire naturelle, quai de la Guillotière, 1. Magnin (D r Antoine), directeur du Jardin botanique, quai de l’Est, 6. Magnin (Eug.), pharmacien, rue Bât-d’Argent, 5. Mathevon (Octave), avocat, rue des Beux-Maisons, 2. Mégret, libraire, quai de l’Hôpital, 56. Mermod (Étienne), négociant, rue d’Alsace, 13. Métral, horticulteur, rue Neuve, aux Charpennes. Meyran (Octave), rue de l’Hôtel-de-Ville, 39. Mingeard, élève en pharmacie, place Saint-Jean, 4. M Ue Mirouël, institutrice, rue Ney, 72. M. Morel fils, pépiniériste, rue des Souvenirs, Vaise. M" e Morisot, rue de la Bombarde, 6. MM. Morgon (Henri), place de la Comédie, 27. Nègre, négociant, rue de l’Arbre-Sec, 18. Nicolas, employé à la Cristallerie, rue Passet, 10. Paillasson, docteur en médecine, rue de la Barre, 12. Parcelli (l’abbé), rue Saint-Georges, 44. Passinge, rue d’Algérie, 15. Pélocieux (Mathieu), directeur de l’école des Rivières, à la Mouche. M me Peney-Rey, rue de l’Hôtel-de-Ville, 35. M. Perroud (D r ), médecin des hôpitaux, chargé de cours à la Faculté de médecine, quai des Célestins, 6. X Péteaux, professeur de chimie à l'École vétérinaire. Pichat, cours Lafayette, 86. M raa Pichat, cours Lafayette, 86. MM. Prudent (Paul), chimiste, Saint-Rambert-lTle-Barbe. Prudon, pharmacien, rue de la République, 3. Rabaste, rue Laurencin, 9. Raveillat (Eugène), rue Saint-Didier, 1 (Yaise). Renaud, rue Pelletier, 4. Rérolle (Louis), licencié ès-sciences, rue Duquesne, 11. Reverdy, quai Tilsitt, 25. Reynaud (Lucien), rue de Vendôme, 235. Rhenter (Désiré), docteur en médecine, quai Tilsitt, 29. Riel (Philibert), étudiant en médecine, boulevard de la Croix-Rousse, 122. Rouast (Georges), quai de la Charité, 23. Roux (Nizius), rue Bât-d’Argent, 5. Ruât, rue Tholozan, 12. Saint-Lager, docteur en médecine, cours de Brosses, 8. Salle (Antoine), rue Dubois, 21. Sargnon, rue Vaubecour, 15. Schwartz, rosiériste, route de Vienne, 7, Lyon-Guillotière. Soulier (D r ), médecin des hôpitaux, professeur à la Faculté de médecine, rue du Plat, 2. Therry, négociant, rue Mercière, 50. Tillet, professeur, place des Minimes, 1. Veulliot (Charles), cours Perrache, 20. Villerod, montée St-Sébastien, 21. Vincey, professeur départemental d’agriculture, rue Males- herbes, 13. Viviand-Morel (Victor), secrétaire général de l’Association horticole lyonnaise, rue Viabert, 1 (cité Lafayette). Membres titulaires non résidants MM. Billet, percepteur, àTauves (Puy-de-Dôme). Boüttet (Stéphane), maison Chollet, cours de la République, Roanne (Loire). Brénac, pharmacien à l’hôpital militaire de Valenciennes (Nord). Cazal (Ed.), herboriste, à Feyzin (Isère). XI MM. Chassagnieux, chimiste, à Fontaines-sur-Saône (Rhône). Châtelain (Maurice), notaire, à Faverges (Haute-Savoie). Chenevière, à Tenay (Ain). Chevallier (l’abbé), professeur au Petit-Séminaire de Pré- cigné (Sarthe). Coutagne (Georges), ingénieur des poudres et salpêtres, à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône). Ducrost, curé de Solutré (Saône-et-Loire). Dutailly, député de la Haute-Marne, à Paris, boulevard Saint-Germain, 181. Faure , directeur du petit séminaire du Rondeau , près Grenoble. Fleureton, herboriste de l re classe, rue de la Ville, à Saint- Etienne (Loire). Fray, directeur de l’institution St-Pierre, à Bourg (Ain). Gastoud, pharmacien de l re classe, à Romans (Drôme). Gillot (D r ),rue de la Halle-au-Blé,4, à Autun (Saône-et-Loire). Grenier, à Tenay (Ain). Guêdel, docteur en médecine, avenue Saint-Bruno , 10, à Grenoble (Isère). Guichard (Sylvain), au château de Bien-Assis, près Crémieu (Isère). Guinet, Plain-Palais, route de Carouge, 56, à Genève. Jacoulet (Alexandre), lieutenant, place Notre-Dame, 1, à Cluny. Jacquart, professeur au collège de Saint-Thomas-d’Aquin, à Oullins (Rhône). Janin, pharmacien à Grand’Croix (Loire). Jullien (Jules), à Lorette (Loire). Lacroix, pharmacien de l re classe à Mâcon (Saône-et-Loire). Maurice, pharmacien, rue Roanelle, 14, à St-Étienne (Loire). Merget, professeur à la Faculté de médecine de Bordeaux. Morand, curé de Civrieux (Ain). Neyra (Romain), à la Tronche, près Grenoble (Isère). Olagnier, pharmacien à l’Arbresle (Rhône). Olivier (Ernest), propriétaire, aux Ramillons, près Moulins (Allier). Paillot (Justin), pharmacien, faubourg des Chaprais, à Besan¬ çon (Doubs). Philippe (Louis), curé à Ohevry, près Gex (Ain). Réveil, ancien sénateur, à la Pape. Richard, pharmacien, cours Berriat, à Grenoble (Isère). Roux (Gabriel), docteur en médecine, à Ardes (Puy-de-Dôme). XII Saintot (abbé), à Audincourt (Haute-Marne). Scagnetti (Angelo), à Pesaro (Italie). Trabut (D r ), professeur d’histoire naturelle à l’Ecole de mé¬ decine d’Alger. M me Yindry, rue de l’Archevêché, 20, à Oullins (Rhône). Membres correspondants MM. Achintre, à Aix (Bouches-du-Rhône). Arvet-Touvet, à Gières, près Grenoble. Aubouy, directeur de l’École laïque, à Montpellier (Hérault). Battandier, professeur d’histoire naturelle à l’Ecole de médecine d’Alger. Bérard, professeur, à Aix (Bouches-du-Rhône). Bouvet (Georges), pharmacien, rue Saint-Jean, 2, à Angers. Burle (Auguste), négociant, rue Neuve, 41, à Gap. Carestia (l’abbé), à Riva Yaldobbia (Italie). Chevallier, chanoine du diocèse d’Annecy. Didier, ancien sous-préfet, à Saint-Jean-de-Maurienne. Duvergier de Hauranne, avenue d’Iéna, 57, à Paris. Fabre, docteur ès-sciences, à Orange (Vaucluse). Garnier, pharmacien, à Saint-Martin-d’Estréaux (Loire). Gautier (Gaston), à Narbonne. Hanry, juge de paix, au Luc (Yar). Huet, ex-professeur au Lycée de Toulon, à Pamiers (Ariège). Husnot, directeur de la Revue ôryologique , à Cahan (Orne). Laguesse (D r ), directeur du Jardin botanique de Dijon, Lannes, capitaine des douanes, à Briançon (Hautes-Alpes). Legrand, agent-voyer en chef, à Bourges (Cher). LeSourd (D r ), directeur de la Gazette des Hôpitaux, h Paris, rue de l’Odéon, 1. Loret (Henri), rue Barthez, 4, à Montpellier. Martin, docteur en médecine, à Aumessas (Gard). Ménager, docteur en médecine, à Nantes. Noguès, ingénieur, avenue de Villiers, 8, à Paris. Payot (Venance), naturaliste, à Chamonix (Haute-Savoie). Perrier de la Bathie, à Conflans, près Albertville (Savoie) Picard, professeur, à Bordeaux. Proal, instituteur, à la Condamine-Châtelard (Basses-Alpes). Reverchon, botaniste-collectionneur. XIII MM. Roux, rue Saint-Suffren, 1, à Marseille. Seynes (de), professeur agrégé à la Faculté de médecine de Paris. Smirnoff, inspecteur des écoles, àTiflis (Russie-Géorgie). Thuemen (le baron de), 1, Schulgasse, Wæhring, à Vienne (Autriche). Todaro (Agostino), sénateur du royaume d’Italie, directeur du Jardin botanique de Palerme (Sicile). Thierry, directeur du Jardin botanique à la Martinique. Vendryes, au Ministère de l’Instruction publique, à Paris. Verlot (J.-B.), directeur du Jardin botanique de Grenoble. Viàllannes, professeur à l’École de médecine de Dijon. XIV Sociétés correspondantes Société botanique de France. — française de botanique. — botanique et horticole de Provence. — d’Études scientifiques d’Angers. — d’Études scientifiques de Béziers. — d’Études des sciences naturelles de Nîmes. — florimontane d’Annecy. — d’agriculture, sciences et arts de la Haute-Saône. — d’horticulture et d’histoire naturelle de l’Hérault. — d’histoire naturelle de Toulouse. — des sciences naturelles de Saône-et-Loire. — des sciences physiques et naturelles de Toulouse. — littéraire, scientifique et artistique d’Apt. — linnéenne de Bordeaux. — linnéenne de Lyon. — linnéenne de la Charente-Inférieure. — d’Etudes scientifiques du Finistère à Morlaix. — des sciences et arts agricoles et horticoles du Havre. — scientifique et littéraire de Digne (Basses-Alpes). Académie des sciences, lettres d’Aix (Bouches-du-Rhône). — des sciences, lettres de Savoie, à Chambéry. Société royale de botanique de Belgique. — botanique du Luxembourg. — de zoologie et de botanique de Vienne (Autriche). — géographique de Vienne. — des sciences naturelles de Brême. — botanique d’Edimbourg. — physico-médicale d’Erlangen. — malacologique de Belgique. — botanique de Brandebourg, à Berlin. — murithienne du Valais. — botanique de Genève. Societas pro Fauna et Flora fennica, à Helsingfors (Finlande). Sociedade dainstruçcâo do Porto (Portugal). XV Publications échangées. Institut expérimental agricole du Rhône, àÉcully (Annales). Botanisches Centralblatt, dirigé par M. Uhlworm, à Leipzig. Revue bryologique de M. Husnot. Revue mycologique, dirigée par M. Roumeguère. Feuille des Jeunes naturalistes, dirigée par M. Dollfus. Termezetrajzi füzeteU. Revue d’Histoire naturelle du Muséum de Budapest. Brebissonia, Revue d’Algologie, dirigée par M. Huberson. Botanisclie Zeitung , dirigé par M. de Bary. HERBORISATIONS DANS LE CHABLAIS ET DANS LE VALAIS PAR LE D* PERROUD Nous avions décidé d’explorer cette année (1881) une partie du Chablais et du Valais. Nous ne pûmes malheureusement mettre ce projet à exécution qu’à une époque très-avancée de la sai¬ son; ce ne fut en effet que le 12 août qu’il nous fut possible de nous mettre en route. Ce même soir nous passions la nuit à Thonon, le docteur Saint-Lager, Émile Saint-Lager et votre serviteur, dans l’intention de gagner le Valais par le Val d’Abondance, le Pas de Morgins et le Val d’Illiez. I. — Herborisations dans le Chablais. Le Chablais, où nous devons faire la première série de nos étapes, est, comme on le sait, cette partie septentrionale de la Savoie, qui confine au Léman et forme aujourd’hui l’arrondis¬ sement de Thonon. Les Romains la firent servir à l’entretien et à la remonte de leur cavalerie et y établirent des haras, de là le nom de Caballicus pagus , Caballica prôvincia qui fut douné au pays et d’où serait venu, suivant quelques étymolo- gistes, celui de Chablais. Cette ancienne province, qui avait titre de duché, est cons¬ tituée presque entièrement par le bassin de la Dranse de Savoie qu’il ne faut pas confondre avec la Dranse de Valais, tributaire du Rhône, dans lequel elle se jette près de Martigny. 1 La Dranse savoisienne roule ses eaux dans le lac de Genève qu’elle contribue lentement à combler. Son estuaire a déjà conquis plusieurs kilomètres sur lui, et de riches cultures occu¬ pent aujourd’hui ce terrain de nouvelle formation. C’est là que s’élevait la fameuse Chartreuse de Ripaille dont on voit encore actuellement des ruines importantes. Comme son homonyme du Valais, elle est formée par la réunion de trois torrents qui portent également le nom géné¬ rique de Dranses et vont se confondre tous les trois à peu près vers le même point en une espèce de patte d’oie dont Pont-de- Biog-e (682 m ) est en quelque sorte le centre. La Dranse de Biot, qui est la branche médiane, continue la direction S.-E-N.-O de la Dranse principale; à gauche elle reçoit la Dranse d'en bas ou Dranse de Bellevaux , appelée encore Brevon; sur la rive droite se jette la Dranse d'Abondance grossie du petit torrent d’Ugine, qui reçoit les eaux du cirque de Bernex. Ainsi délimité, le bassin de la Dranse est dominé au sud par des hauteurs de médiocre altitude qui le séparent de celui de l’Arve, c’est-à-dire de l’ancien Faucigny. Ses plus hauts som¬ mets sont échelonnés sur une autre chaîne qui, après s’être détachée de celle du Mont-Blanc au col de Balme, se relève au niveau du Buet et court du sud au nord jusqu’aux Dents- d’Oche, au-dessus de Saint-Gingolph. C’est en effet, sur cette crête séparant le Chablais du Valais que se dressent entre autres, la Dent-d’Oche (2.225 m ), le château d’Oche (2,200 m ), la Dent- de-Velan (2,203 m ), les Cornes de Bise (2,436 œ ), qui attirent plus particulièrement l’attention par l’élévation et la pittores¬ que découpure de leurs couronnements. Ajoutons que les terrains constituant cette région sont assez récents ; ils appartiennent en grande partie aux forma¬ tions quaternaire et tertiaire; le jurassique y forme sur de grandes étendues de puissantes assises ; mais malgré l’absence des terrains ignés, la composition chimique du sol est assez va¬ riée grâce aux nombreux dépôts de molasse, de grès, de ma- cigno, qui contrastent par leur constitution siliceuse avec celle des calcaires environnants. Notre intention n’était pas de parcourir dans toute son éten¬ due l’intéressant pays dont nous venons d’esquisser à grands traits la topographie; notre choix s’était fixé sur la vallée d’Abondance, où nous comptions faire quelques herborisations autour de Vacheresse et d’Abondance. 3 — Herborisation du 13 août. — De Thonon à Vacher esse par Evian, Nouvecelle, Milly, Forchez, Vinzier. — Les dix kilo¬ mètres qui séparent Thonon d’Evian sont assez insignifiants : aussi les parcourons-nous rapidement. La route que le chemin de fer va bientôt côtoyer, longe le lac à une certaine distance et n’a rien de pittoresque. Le mieux est de profiter des nom¬ breuses voitures qui font le service entre ces deux villes pour brûler ce trajet, ce que nous nous bâtons de faire, ne trouvant à vous signaler en fait de plantes que quelques pieds de Dipsa- cos pilosus L., qui croissent sur les bords du chemin vers Am- pliion, ainsi que le fameux Poirier de 20 mètres de haut que tout touriste vraiment digne de ce nom ne manque pas d’aller admirer, près du lac, sur le chemin du Miroir. Nous avions bâte d’arriver à Evian, car c’est de là que nous comptions nous diriger sur le Val d’Abondance. Je ne vous dirai rien de cette jolie petite ville si animée et si connue ; quelques savants veulent absolument qu’elle doive son nom au mot Evoua, qui signifierait eau dans le patois du pays. Sans prendre le temps de discuter cette étymologie, nous assurons le transport de nos bagages, et, la boîte sur le dos et le bâton à la main, nous gagnons le chemin de Vacheresse. Il nous faut d’abord, avant d’atteindre la région monta¬ gneuse, gravir un plateau de 800 mètres d’altitude environ, dominant le lac de 4 ou 500 mètres. Les abords en sont assez escarpés au nord, et le sentier qui permet d’éviter les lacets de la route est assez raide et très-pénible. Il traverse le petit vil¬ lage de Nouvecelle et serpente à ce niveau sur un terrain gré¬ seux ombragé par de superbes Châtaigniers. Un surtout, par ses dimensions colossales, est célèbre parmi les baigneurs d’Évian qui vont le visiter pour occuper leurs loisirs. Son tronc peut contenir plusieurs personnes et ses branches couvrent une vaste étendue de terrain. Plus haut de nombreux taillis parsemés de Hêtres à la taille élevée sont remplis de Stachys silvaticus L., de Circaea Iule- tiana L., d 'Angelica silvestrisV. ,d’ Ægopodionangelicifolium (Podagraria L.), de Polypoclium calcareum Sm., etc. Sur les bords du chemin YEuphrasia offlcinalis L. se fait remarquer en compagnie du Sonchos asper VilL, mais aucune espèce in¬ téressante ne vient attirer l’attention. 4 — Cette même monotonie règne sur toute l’étendue du plateau sur lequel nous sommes arrivés. C’est une surface un peu on¬ dulée, formée de terrain de transport, parsemée de quelques blocs erratiques et sur laquelle nous relevons les altitudes de 838, 857, 831, 891, 910 mètres, etc., données par la carte de l’état-major français. De Foreliez à Chevenoz (819 m ), qui est situé au commencement de la région montagneuse, à l’entrée de la vallée de Vacberesse, au point où le torrent d’Ugine se jette dans la Dranse d’Abondance, il nous faut parcourir une dizaine de kilomètres au milieu des champs et des cultures. Le magnifique horizon de montagnes qui se déroule devant nous vient seul rompre la monotonie du trajet. C’est seulement après Vinzier (915 m ) que l’on quitte cette région insignifiante pour entrer dans la vallée de la Dranse. Là, près de Chevenoz, commence à se montrer le Salvia verti - dilata L., que nous allons retrouver tout le long de la vallée jusque près de Châtel. L ’Epilobion spicatum Lam. l’accompa¬ gne et remplace dans cette localité Y Epilobion rosmarinifo- lium Hæncke que nous avions observé plus bas. La soirée était ptu avancée quand nous atteignîmes Vache- resse, commune importante de 1,077 habitants, située à 833 mètres d’altitude dans une des parties les plus pittoresques de la vallée. A l’ouest deux sommets élevés ferment l’horizon : le mont Ouzon (l,880 m ) et la pointe de Tréchauffex (l,637 m ). Entre ces deux sommités s’ouvre un col verdoyant (l,453 m ) qui donne accès dans la vallée de Biot. A l’est de puissantes assises de calcaire jurassique constituent le cadre du tableau et laissent entre elles les contreforts mamelonnés qui conduisent au mont Pellouaz (l,888 m ) de formation liasique et triasique. Un peu plus au sud viennent s’ouvrir les deux intéressantes vallées de Darbon et de l’Eau-Noire, qui aboutissent aux som¬ mets les plus élevés de la région aux Dents d’Oche (2,225 m ), et aux Cornes de Bise (2,438 m ). Le site nous parut bien choisi pour une série d’herborisations. Nous installons donc notre quartier g'énéral dans la seule au¬ berge de l’endroit, et pendant que notre hôte, M. Grenard, procède aux préparatifs du dîner, une rapide exploration des environs immédiats du village nous permet de constater sur les bords de la route et dans les champs voisins : 5 Salvia verticillata L. Verbascum nigrura L. Lasiagrostis argentea (calamagrostis Liok). Minthe silvestris L. Althaea hirsuta L. Galeopsis nodosa (tetrahit L.) Lysimachia vulgaris L. Salix grandifolia Ser. Dipsacos pilosus L. Cliüojxadion vulgare L. lnula rïvsenterica L. Lappa tomentosa Lam. Origanon vulgare L. Epilobion spicatum L. — hirsutum Lam. Chenopodion hastatum (Bonus Heu ricus L.) Tanacetum vulgare L. Ægopodion angelicifolium Lam. (Po- dagraria L.) Herborisation du 14 août. — Prairies des Fieux. — Pentes supérieures du mont Pellouaz. — Le mont Pellouaz ou Pelluat dresse à l’est de Vacïieresse, à 1,888 mètres d’alti¬ tude, les croupes arrondies et gazonnées qui forment son som¬ met. On ne peut l’apercevoir du village; car il se dissimule derrière les pâturages des Bœufs et des Queffaits, ses deux principaux contreforts. Il est constitué par des calcaires impurs, entrecoupés de cargneules et d’arkoses appartenant aux étages liasique et triasique ; il résulte de cette diversité de composition cliimique que nous rencontrerons probablement dans l’excursion d’aujourd’hui un mélange des deux flores calcicole et silicicole. Dans les champs et le long des haies qui occupent les parties basses on trouve en abondance : Mercurialis perenuis L. Centaurion montanum L. — jaceum L. Stachys alpirius L. — palustris L. var. Cirsion acaule Ail. Brunella grandiflora Moonch. Pimpinele saxifraga L. Campanula rhomboidalis L. Carlina acaulis L. Gentiane cruciata L Leontodon hispidus L. Eupbrasia officinalis L. Un petit bois de Noisetiers ombrage les premières pentes; il est parsemé de gros blocs erratiques de protogjne, assez nom¬ breux pour être exploités, et contrastant, par leur constitution, avec le calcaire de la région. Dans les éclaircies on remarque : Campanula pusilla Haenke. Erinos alpinus L. Hieracion staticifolium Vill. — amplexicaule L. Gentiane germanica Willd. De petits ruisseaux à l’eau de plantes hygrophiles : Calamagrostis montana Host. Pimpinele magna L. Mœhringia muscosa L. Trifolium medium L. Jimiperus alpina Clus. raîche et transparente sont bordés 6 Juncus alpinus Vill. Scirpus compressus Pers. Carex Davalliana Sm. Parnassia palustris L. Pinguicula vulgaris L. Hypnon filicinura L. Cirsion palustre Scop. Tofielda palustris Wahl. La végétation devient plus luxuriante et bientôt un beau bois de Hêtres succède aux taillis que nous venons de traverser. Il donne l’hospitalité aux espèces suivantes : Epipactis latifolia AU. Neottia orobanchoidea (Nidus avis Rich.) Listera ovata R. Br. Oxalis acetosella L. Pirola rotuudifolia L. Sanicula europaea L. Yeronica urticifolia L. Melampyron silvaticum L. Seslera cærulea Ard. Carex sempervirens Vill. Gnaphalion dioicum L. Bellidiastrum Michelianum Cass. Valeriana montana L. Sorbus aucuparia L. L’épaisseur du bois rendant de plus en plus difficile notre orientation, nous inclinons un peu trop à droite et nous nous engageons maladroitement dans un bois de Sapins, sous l’om¬ brage duquel se pressent une foule de plantes : Asperula odorata L. Campanula urticifolia Schm. (Trache- lium L.) Pirola secunda L. Lonicera alpigeua L. Phyteuma spicatum L. Elymos silvaticus Huds. (europaeus L.) Braehypodion silvaticum R. Sch. Hypericon montanum L. Preuanthos purpureum L. Lactuca muralis Fres. Polygouaton verticillatum Ail. Ribes petraeum Wulf. Hieracion prenanthoideum Vill. Polystichon spinulosum DC. Polystichon obtusum Duîac (Félix Mas L.) Garduus defloratus L. Luzula maxima DC. Crépis blattarioidea Vill. Calamagrostis montana Host. Geraniou silvaticum L. Ophrys anthropophora L. Saxifraga rotundifolia L. Rubus idaeus L. Poa nemoralis L. Epipactis atrorubens Hoffm. Centaurion montanum L. Sonchos alpinus L. Epilobion spicatum Lam. Vicia silvatica' L. La pente finit par devenir si rapide, et les nombreux blocs de rochers qui l’encombrent rendent l’ascension si difficile qu’il nous faut renoncer à l’escalade sur ce point. Nous la reprenons au niveau d’une coulée de rocailles mouvantes au sommet de laquelle, après mille efforts, nous parvenons sur la crête. De nombreux pieds de Peucedanon austriacum Koch croissent en cet endroit et viennent nous récompenser do notre peine. La vue plonge dans la vallée de Darbon et sur les escarpements — 7 boisés qui la séparent de la vallée de l’Eau-Noire. A notre gau¬ che s’élèvent en pentes rapides de vastes prairies qu’il nous faut gravir pour atteindre la crête du Pelluat ; ce sont les prairies des Fieux parsemées de : Campanula thyrsoidea L. Serratula Vulpiana Fischer-Ooster. Euphrasia cuspidata (ericetorum Jord.) Astrantia major L. Laser îatifolium L. Senecio doronicifolius L. Trifolium aureum Poil. — montanum L. Vaccinium myrtillum L. Polygonon -viviparum L. Anemoue narcissantha L Pedicularis foliosa L. Orchis conopeus L. De nombreux pieds de Calluna vulgaris Salisb. étonnent au premier abord dans le milieu calcaire où nous nous trouvons ; mais les conglomérats à cailloux siliceux qui percent la prairie en divers points nous donnent la clé de cette anomalie appa¬ rente. Plus haut, on rencontre : Anemone alpina L. Veratrum album L. Campanula barbata L. — rotundifolia L. — cervicaria L. Carduus personatusJacq. — defloratus L. Aconiton napellum L. — lycoctonum L. Anthyllis vulnerariaL. Centaurion scabiosifolium L. — nervosum Willd. Scabiosa lucida Vill. Gentiane lutea L. — Kochiana Perr. Song. Allium carinatum L. var albiflorum Briza media L. Thesion pratense Erhr. Hypericon perforatum L. — montanum L. Laser siler L. Knautia dipsacifolia Host. Lilium martagonum L. Crépis grandiflora Tausch. Soyera montana Monn. Thlaspi virgatum G. G. Solidago monticola Jord. Genista sagittalis L. Bartschia alpina L. Linon catharticum L. Le sommet de la montagne forme une sorte de crête allongée entre le valle de Darbon au sud et celle d’Ugine au nord. Elle est dominée par le roc du Château-d’Oclie (2,200 m ) et par la Dent-d’Oche, le pic de Velan et les Cornes-de~Bise qui tournent leur versant abrupt de ce côté et entourent le Pelluat d’une demi-couronne de sommets escarpés. Du haut de notre belvé¬ dère nous dominons de Darbon à Ugine un cercle de pâturages enserrés par les hautes murailles rocheuses que nous venons d’énumérer et communiquant entre eux par une série de cols qui se profilent à nos pieds. A droite, s’ouvre la profonde vallée de Darbon,' et à notre gauche se développe le cirque de — 8 Bernex parcouru par FUgùne et que nous embrassons dans toute son étendue avec sa ceinture de montagnes accidentées : le Mont-Ben&n (l,424 m ), le Mont-César (l,530 m ), la Dent-d’Oche, les Trahies (l,429 rn ), etc. Plus au nord, s’étendent le vaste plateau de terrain de transport que nous avons traversé hier et le lac Léman, derrière lequel se profile le Jura qui encadre le tableau. La végétation paraît moins avancée sur la paroi septentrionale du Pelluat que sur celle que nous venons de gravir. Au milieu d’un grand nombre de plantes que nous avions déjà rencontrées, nous remarquons dans ces prairies élevées : Gentiane purpurea L. Euphrasia officinalis L. Gnaphalion silvaticum L. Trifolium montanum L. Cirsion spinosissimum Scop. Carlina acaulis L. Euphrasia minima Schleich. Notre descente sur Vacheresse traverse d’abord quelques taillis d ’Alnus viridis D. C. entou formée principalement de : Achillios macrophyllus L. Yaleriana officinalis L. Salix grandifolia Ser. Adenostylis albifrons Rchb. Heracleon sphondylium L. rés d’une plantureuse végétation Senecio Jacobeus L. Geum rivale L. Caltha palustris L. Leucanthemon vulgare Lam. Cirsion eriophorum Scop. Le Ramex alpinus L. ne tarde pas, par son abondance, à nous annoncer le voisinage des chalets. Bientôt, en effet, nous laissons derrière nous les guanges des Queffaits. Le Centaurion nervosum Wild. peu à peu tait place au C. jaceum L., son équi¬ valent à moindre altitude ; enfin, le Scilvia verticillataL. nous annonce que nous approchons de Vacheresse, où nous nous hâtons de faire honneur à la cuisine de notre hôte. Herborisation du 15 août. — Vallée de VEau-Noire, chalets de Fontaine , lac de Bise , chalet de Bise , col de Darbon, lac et chalet de Darbon, vallée de Darbon. — Deux vallées courant à peu près parallèlement entre elles, du nord est au sud-ouest, du Château-d’Oche et des Cornes-de-Bise à laDranse, viennent s’ouvrir dans la vallée d’Abondance un peu au-dessus de Vache¬ resse. Ce sont les vallées de l’Eau-Noire et de Darbon. Elles sont creusées toutes les deux dans le terrain jurassique et sont séparées l’une de l’autre par une chaîne élevée et boisée — 9 - de même formation ; cependant quelques dépôts de grès et de macigno viennent, en certains points, compliquer cette struc¬ ture. Tel va être aujourd’hui notre champ d’herborisation. Après avoir remonté la Dranse sur un parcours de deux kilo¬ mètres, nous commençons à nous engager dans la vallée de l’Eau-Noire. Les parties inférieures en sont très-boisées et le torrent y entretient une humidité favorable à la végétation. Le Senecio corclatus Koch se fait remarquer par son abondance ; il nous accompagnera d’ailleurs pendant toute l’ascension ; en sa compagnie on peut noter : Salvia glutinosa L. Mœhringia niuscosa L. Digitalis parviflora Ail. Kuautia silvatica Duby — dipsacifolia Host. Calaminthe alpiaa Lam. Alexitoxicon officinale Mooncb Stachys alpinus L. — silvaticus L. Elymos silvaticus Hudson Valeriana officinalis L. Aconiton napellum L. Paris quadrifolia L. Impatiens penduliflora (Noli tan- gere L.). Goranion phaeum L. — silvaticum L. Garduus personatus Jacq. Epipactis latifolia Ail. Polystichum obtusum Dulac (Filix Mas L.) — spinulosum DG. Cystopteris fragilis Bernh. Bromos giganteus L. Ghaerephyllon Villarsianum Kock. Le long des ruisseaux qui coupent parfois le chemin et dans les endroits mouillés, des Marchantia pohjmorpha en pleine fructification se dressent au milieu de : Girsion palustre Scop. Garex Œderiana Ehrh. Parnassia palustris L. — flava L. Juncus alpinus Vill. Tofielda calyculata Wahl. Dans les endroits plus secs le Ramex scutatus L. se mêle au Carlina vulgaris L., et à VEchion vulgare L. Puis continue sous l’ombrage des Erables, des Hêtres, des Noisetiers et des feapins, la série des plantes s; Senecio Fuchsianus Gmol. — Jacobeus L. — cordatus Koch. Oxalis acetosella L. Lychnis silvestris Hoppe Valeriana tripteris L. — montana E. Veronica officinalis L. Gircaea alpina L. vatiques : Epilobion montanum L. Saxifraga cuneifolia L. — rotundifolia L. Hicracion amplexicaule L. Gardamine silvatica Link. Arabis alpina L. Lysimachia nemorosa L. Gerinthon glabrum DG. Beilidiastrum Michelianum Cass. — 10 Cependant nous avons laissé à droite la combe qui conduit aux chalets d’Ubine. Les sapins deviennent de plus en plus rares et nous ne tardons pas à atteindre, vers la limite des arbres, les granges de Fontaines. Une paroi rocheuse élevée de 1,9.22 mètres d’altitude, et percée de nombreuses grottes, les sépare des pâturages d’Ubine. Elle est désignée sous le nom de Pointe-de-Lachau par la carte de l’état-major ; les bérgers l’appellent les Rochers d'Ubine ; les chamois n’y sont pas rares quoiqu’ils y soient peu en sûreté et que les habitants leur fassent une chasse acharnée. Près des chalets de Fontaines, un petit lac complètement desséché par les chaleurs exceptionnelles de la saison est entouré d’un véritable champ de Senecio cordatus Koch. Dans le voisi¬ nage, le gazon de la prairie est parsemé de : Gentiane cruciata L. Centaurion montanum L Crépis paludosa Moench. Saxifraga aizoidea L. Polygonon viviparum L. Lotos corniculatus L. Girsion eriophorum Scop. — acauleAll. Euphrasia salisburgensis Funk. Euphorbion cyparissoideum L. et les nombreux blocs de rochers qui encombrent le chemin sont tapissés de : Erinos alpinus L. Veronica saxatilis Jacq. Cerastion strictum L. Peucedanon austriacum Koch. Saxifraga aizoonia Jacq. Aspidion lonchitum Sw. Blechnon boreale (spicant Roth.) L’ascension continue assez raide au milieu de belles prairies alpestres malheureusement tondues par la dent des troupeaux. De nombreuses touffes de Rhododendron ferrugineum L. peu¬ vent servir à caractériser la végétation en compagnie de Alclii- milla alpina L., A. vulgaris L., Vaccinium myrtillum L., V. ruhrum ( Vitis idæa L.). Ce sont à peu près les seules épaves qu’aient bien voulu nous laisser dans ces parages les vaches et les moutons jusqu’aux chalets de Bise, les plus élevés de la vallée de l’Eau-Noire. Ils sont placés à 1,609 mètres d’altitude, au centre d’un cir¬ que entouré de parois rocheuses au-dessous des murailles escarpées des Cornes de-Bise et de la Dent-du-Velan. Entre ces deux sommités s’ouvre un passage qui conduit dans le Valais, Stachys rectus L. Kernera saxatilis Rchb. Drabe aizoidea L. Hieracion villosum L. Daphné lateriflora (Mezereum L.) Globularia cordifolia L. c’est le Pas de-Bise; à droite, un autre col conduit à la Cha¬ pelle, et à gauche, un troisième passage moins élevé que les précédents communique avec la vallée de Darhon. C’est celui que nous allons franchir. Il y a grand festival aux chalets aujourd’hui. Depuis un temps immémorial, le 15 août, tous les bergers des vallées voi¬ sines se donnent rendez-vous aux granges de Bise et célèbrent par des danses la fête de l’endroit. Quoique la cérémonie n’ait plus actuellement l’éclat des anciens temps, l’affluence est assez grande cependant, et les danses champêtres dont nous sommes témoins ne manquent pas d’un certain pittoresque dans le cadre magnifique que leur fait le site sauvage et grandiose où la scène se passe. Un lac assez coquet contribue à embellir le paysage; il est entouré de Seneeio cordatus Koch qui vient se marier aussi aux Ramex alpinus L., Aconiton napellum L., TJrtica dioica L., qui abondent dans le voisinage des chalets. Plus haut, les prairies ont encore en partie échappé aux atteintes des bestiaux ; aussi pendant l’ascension du col de Darbon pouvons-nous rencontrer en assez grand nombre les plantes propres aux pâturages des hautes montagnes : Arnica montana L. Seneeio doronicifolium L. Gentiane purpurea L. — lutea L. — campestri3 L. Cirsion spinosissimum Scop. — spinosissimo-acaule Naeg. Luzula spicata DG. Pedicularis foliosa L. Anemone alpina L. Gentaurion nervosum Willd. Crépis aurea Gass. Soldanella alpina L. Aspidion lonchitum Sw. Polystichon rigidum DG. Saxifraga muscosa YVulf. Phleos alpinus L. Trifolium badium Schreb. Phyteuma orbiculare L. Euphrasia minima Schleich. Yeronica alpina L. Geum montanum L. Plantago alpina L. Meon Mutellinum Gaertn, Gacalia alpina Jacq. Hieracion scorzonerifolium Yill. Campanula barbata L. Aronicum scorpioideum DG. Viola bifloraL. Serratula Vulpiana Fischer-Ooster Dans les endroits mouillés : Caltha palustris L. Garex caespitosa Gooden. Juncus filiformis L. Epilobion alsinophyllum Vill. Eriophorum capitatum Host. Allium foliosum Clarion. Le col auquel conduisent les pentes gazonnées très-escarpées que nous venons de franchir s’ouvre au-dessous de la dent du Velland et domine les pâturages élevés de Bise et de Barbon. Le Pelluat, dont nous avons fait l’ascension hier, dresse devant nous sa croupe arrondie et le petit lac de Darbon décore au- dessous de nous, près des chalets de ce nom, les pâturages dans lesquels nous allons descendre remplie de : Gentiane Kochiana Perr. Song. — purpurea L var. flore luteo Hypericon lineolatura JorJ. Luzula maxima DG. — nigricans DG. Bartschia alpina L. Homogyne alpina Cass. Myosotis alpestris Schm. Ranunculus platanopliylius L. Saxifraga rotundifolia L. Gampanula tliyrsoidea L. Autour de nous la prairie est Veratrum album L. Gentaurion nervosum Willd Soyera montana Monn. Meon Mutellinum Gaertn. Leontodon hastilis L. Aira caespitosa L. Astrantia major L. Carex sempervirens Yill. Hieracion viüosum L. Anemone narcissantha L. Crépis grandiflora Tausch. Notre retour se fit par la vallée de Darbon ; nous l’effec¬ tuâmes rapidement, car la répétition des mêmes espèces que nous venions de cueillir à altitude égale, dans la vallée voisine, diminuait le charme de l’herborisation, et les approches de la nuit nous avertissaient de presser le pas. Au-dessous des chalets de Darbon, les prairies cessent et la forêt commence. Le sentier qui la traverse est encombré de ces pierrailles roulantes propres aux régions calcaires et si fati¬ gantes à la marche; aussi n’est-ce qu’à une heure assez avancée de la soirée que nous arrivons à Vacheresse. Herborisation du 16 août. —Vallée cTAbondance, de Vache¬ resse à Abondance. — Dix kilomètres séparent Vacheresse d’Abondance : c’est une petite étape, mais la vallée est si pitto¬ resque et le parcours si rempli de points de vue variés et inat¬ tendus que nous fîmes durer le plaisir le plus que nous pûmes. Nous laissons à droite Bonnevaux, perché à 996 mètres d’al¬ titude dans un cirque des plus verdoyants au pied du col du Corbier (l,238 m ) qui conduit au Biot, et contournant la base des rochers de calcaire jurassique qui forment les escarpements d’Antigny, ce n’est que dans la soirée que nous arrivons à Abondance. Ce village, chef-lieu du canton, compte 1,438 habitants; il est situé à 930 mètres d’altitude, au confluent d’un torrent important jusqu’à présent sans nom, qui descend des hauteurs de Chavache et d’Entre-deux-Pertuis dans la Dranse. Dominé au nord par une arête de calcaire jurassique escar¬ pée, de 1,600 mètres de haut, qui le sépare d’Ubine, le bassin d’Abondance est borné au sud par les contreforts qui descendent de la pointe de Grange (2,438 m ) et du roc de Tavaneuse(2,112 m ), entre lesquels se profilent les pittoresques rochers d’Entre- deux-Pertuis. C’est un des sites les plus frais et les plus pitto¬ resques que nous ayons rencontrés ; aussi n’est-il pas étonnant qu’il soit devenu un lieu de villégiature pour les habitants de Genève et des villes voisines. Deux hôtels confortables peuvent offrir aux touristes une hospitalité très-convenable : l’hôtel du Mont-de-Grange et l’hôtel des Alpes. Nous nous établissons dans ce dernier, dans le but d’explo¬ rer les principaux points de la nouvelle région où nous nous trouvons, et profitant des quelques instants dont nous pouvons jouir avant la nuit, nous parcourons les environs immédiats du village. Le Salvia verticillala L. se montre sur les bords de la route aussi nombreux qu’à Vacheresse ; il est en compagnie du Malva alcea L., Symphyton tuberosum L. Dans les haies etles endroits couverts, le Salvia glutinosa L. abonde avec Aquilegia vul- garis L., Knautia silvatica Duby, etc. Dans les points plus secs le Teucrion montanum L. se mêle au T. hotry oideum et au T. chamœdryum L. Plus loin, sur les bords du ruisseau, le Carexpaniculata se dresse à côté d’un Cirsion qui nous paraît être un hybride entre le C. palustre Scop. et le C. oleraceum Scop. ; les deux parents végètent du reste dans le voisinage. Ce qui nous attirait surtout, c’est l’ascension des sommets qui s’échelonnaient autour de nous, il fallut la remettre aux jours suivants. Herborisation du 18 août. — Pic de la Corne et hauts pâtu¬ rages qu'il domine. — Hier, une pluie impitoyable nous a retenus toute la journée à l’hôtel; nous avons dû remplacer la Botanique par des études culinaires pratiques sur les excellentes truites de la Dranse et sur les Vacherins , ces fromages si renommés qui font la fortune du canton. Nous avons profité aussi de nos loisirs forcés pour visiter 14 — les ruines de l’ancienne abbaye d’Augustins fondée en 1168 et dont Abondance possède quelques débris ; il n’en reste qu’un cloître qui se dégrade chaque jour et dont il ne persistera bientôt plus rien, si l’Etat n’en fait l’acquisition pour le réparer. Aujourd’hui, nous décidons de visiter un pic décharné qui se dresse au sud du village à une altitude de 2,078 mètres et que la carte de l’état-major désigne sous le nom de Pointe de la Corne. Dans le pays les habitants l’appellent le Rocher-Pourri, ou encore le rocher de l’Essert ; il appartient aux formations basiques et infra-liasiques et dans sa constitution entrent des calcaires impurs, mélangés de grès. Il nous faut traverser la Dranse, puis monter à travers des prairies humides et ombragées pleines de Astrantia major h., Cirsion palustre Scop., C. palustri oleraceum Næg., C. ar- vense Scop., Scabiosa succisa L., Cenlaurion scabiosifolium Salvia glutinosa L., Saxifraga aizoidea L. Le sentier s’engage alors versles granges de Billard sous un bois de Sapins oùl'Equi- setum silvaticum L. se montre en compagnie du Pirola secun- da L., et l’on ne tarde pas à atteindre vers les chalets de Jorand (l,430 m ) la limite supérieure des arbres. Là commencent les prairies alpestres et la partie intéressante de l’herborisation. L’ascension est assez rude et ce ne sont d’abord que des espèces vulgaires que nous rencontrons : Leontodon hispidus L. Potentilla tormentilla Nestl. Alckimilla vulgaris L. — alpina L. Centaurion jaceura L. Thymos serpyllus Pers. Daphné lateriflora (Mezereum L.) Lotos corniculatus L. Carlins acaulis L. Erigeron alpinus L. Nardos stricta L. Juniperus commuais L. Gentiane campestris L. Cirsion acaule Ail. Euphrasia officinalis L, Globularia cordifolia L. Caron carvi L. Polygala vulgare L. vetr. Antennaria dioica Gaertn. Pimpinele saxifraga L. Le Calluna vulgaris Salisb. se presse en compagnie du Genista sagittalis L. Plus loin, un petit lac retenu sur un plateau par l’imperméabilité du sol nous montre sur ses bords : Eriophoron polystachyum L. Parnassia palustris L. Minthe silvestris L. Triglochin palustre L. Scirpus compressus Pers. Pinguicula vulgaris L. Menantkos trifoliatum L. Carex caespitosa Good. — vesicaria L. Caltha palustris L. 15 — Des éboulis calcaires et gréseux tombés du sommet du pic conduisent par une pente très-rapide aux pieds de l’escarpement rocheux où vient s’ouvrir le col. Nous les gravissons lentement tout en notant sur notre parcours : Viola biflora L. Aspidion lonchitum Sw. Veronica saxatilis Jacq. — aphylla L. Festuca nigrescens Lam. Cystopteris fragilis Bernh. Saxifraga rotundifolia L. — aizoonia Jacq. Crépis aurea Cass. Salix retusa L. Selaginella spinulosa Braun. Bartschia alpina L. Gentiane verna L. — Kochiana Perr. Song. — coriacea (Clusiana P. S.) — nivalis L. Hieracion villosum L. — amplexicaule L. Geranion silvaticum L. Arabis alpina L. Scabiosa lucida Vill. Hedysaron obscurum L. Carex capillaris L. — atrata L. — pallescens L. — sempervirens Vill. Philonotis fontana Brid. var. Bartramia ŒderianaSchw. Vaccinium myrtillum L. — rubrurn (Vitis idæa L.) Trifolium badium Schreb. Soldanella alpina L Epilobion alsinophyllum Vill. Gnaphalion silvaticum L. Bellidiastrum Michelianum Cass. Polygonon viviparum L. Silene acaulis var bryoidea L. Euphrasia minima Schleich. Aster alpinus L. Valeriana montana L. Astrantiaminor L. Linaria alpina DC. Campanula pusilla Haencke. — barbata L. Dryas octopetala L. Tofielda calyculata Wahl. Thesion alpinum L. Poa alpina vivipara L. Asplenon viride Huds. Phyteuma hemisphæricum L. Orchis viridis Grantz. Ranunculus alpestris L. Le col sur lequel nous sommes arrivés est un étroit plateau gazonné d’où la vue plonge dans la vallée d’Abondance et dans celle de Biot. Nous embrassons du regard une partie de cette dernière au niveau de l’Abbaye de St-Jean-d’Aulph que nous apercevons à près de mille mètres au-dessous de nous. Plus près, un petit lac fait pendant à celui que nous venons de visiter et quelques chalets isolés animent seuls la solitude de ces hauts parages. Il nous reste encore à gravir la crête rocheuse qui termine la montagne : nous en effectuons l’ascension presque jusqu’au sommet en cueillant sous nos pas : Plantago alpina L. Hieracion pulrnonarifolium Vill. Primula auriculata L. Meon Mutellinum Gaertn. — 16 Athamanta cretensis L. Carduus defloratus L. Pedicularis verticillata L. Orchis niger Scop. Saxifraga oppositifolia L. Anemone narcissantha L. Linon alpinum L. P.anunculus renifolius (Thora L.) Mais le jour baissait rapidement, il fallut songer au retour. Une descente directe par le même chemin nous reconduisit à Abondance. Herborisation du 19 août. — Combe et hauts pâturages cVEntre-deux- Pertuis. — Une muraille rocheuse taillée à pic et de 2,180 mètres d’altitude ferme l’horizon au sud du bassin d’Abondance. Ce roclier, qui tout d’abord attire l’attention par ses propor¬ tions et sa forme, est précédé d’un mamelon gazonné de moindre élévation (l,689 m ), de sorte que entre les deux se trouve limité un espace ouvert à ses deux extrémités, ce qui peut-être lui a valu le nom de Entre-deuœ-Pertuis ; il est occupé par des pâturages et divisé vers son milieu en deux bassins par un col peu élevé ; dans l’un se trouvent les chalets d’Entre- deux-Pertuis et dans l’autre repose un de ces petits lacs pitto¬ resques si communs sur les hautes montagnes, dans les cu¬ vettes à sous-sol imperméable. Une vallée très-rapide et visible d’Abondance dans presque toute son étendue conduit à cette région ; des bois en occupent le bas et un torrent impétueux la parcourt avec fracas. C’est cette localité que nous avons résolu de visiter aujour¬ d’hui, elle appartient à la même formation géologique que le Pic-de-Corne ; ce sont des calcaires impurs et des grès du lias et de l’infra-lias qui la constituent. Dans les parties basses, le sentier traverse des prairies humi¬ des émaillées de Colchicon autumnale L., Cerinthon gla- brum DC., Astraniia major L., Gentiane lutea L., puis longe des champs cultivés et des moissons encore sur pied. Le Viola alpestris Jord. j est commun, mais l’absence ou la très-grande rareté du Coquelicot, du Bleuet, de la Nielle, du Miroir de Vénus et des autres plantes qui abondent dans les blés de nos régions leur donne un aspect particulier qui contraste forte¬ ment avec celui que présentent chez nous des stations ana¬ logues. Les bois succèdent bientôt aux cultures ; ce sont des Hêtres 17 — auxquels quelques Sapins viennent s’ajouter. Sous leurombrage humide on peut récolter : Paris quadrifolia L. Actaea spicata L. Crépis paludosa Moench. — blattarifolia Vill. Geum rivale L. Aconiton lycoctonum L. Pinguicula vulgaris L. Daphné laureola L. Epilobion montanum L. Au-dessus des bois, il faut gravir des pentes gazonnées très- escarpées, encombrées de blocs de rochers tombés du sommet, et parcourues par les nombreuses ramifications du torrent. L’escalade est très-pénible, mais nous permet de noter sous nos pas : Rubus saxatilis L. Aspidium lonchitum Sw. Elymos silvaticus Hudg. Hieracion scorzonerifolium Yill. — Jacquinianum Yill. Alchimilla vulgaris L. — alpina L. Centaurion nervosum YYilld. Phyteuma orbiculare L. Entre deux bras du torrent, vers le milieu de la vallée, sur un petit îlot de gazon, de superbes touffes de Gentiane asclepiadea en parfaite floraison attirent le regard. Nous ne pouvons passer à côté de cette magnifique Gentiane sans en cueillir quelques pieds. Tout, autour se montrent dans des endroits humides : Gypsophilon repens L. Hypericon fimbriatum Lam. Geranion silvaticum L. Campanula pusilla Haencko. Pimpinele magna Gouan. Astrantia minor L. Cacalia alpina Jacq. Carduus defloratus L. Caltha palustris L. Carex ferruginea Scop. — glaucaScop. — frigida Ail. Epilobion Fleischerianum Hochst. — roseum. Parnassia palustris L. Juncus alpinus Vill. Saxifraga aizoidea L. Bryon turbiuatum Sch Hypnon palustre L. Puis, reprenant notre grimpade, nous notons, soit sur la pelouse gazonnée, soit sur les blocs amoncelés de rochers : Viola biflora L, Saxifraga aizoonia Jacq. — rotundifolia L. Aira caespitosa L. Poa alpina L. Linaria alpina DC. Carlina acauli3 L. Veronica urticifolia L. — alpina L. Brunella grandiflora Moench. Bartschia alpina L. Plantago alpina L. — montana Lam. Thesion pratcnse Ehrh. 2 - 18 — Anémone alpina L. Linon alpinum L. Trifolium badium Schreb. Gentiane campestris L. — ciliata L. Meon Mutellinum Gaertn. Lonicera alpigena L. Yaleriana montana L. — tripteris L. Cirsion spinosissimum Scop. Silene acaulis L. Hedysaron obscurum L. Ostruthion trifoliatum (Imperato- ria L.) Pedicularis foliosa L. Epilobion alsinophyllum Vill. Stellaria nemorosa L. Carex paniculata L. Carex Davalliana Sm. Yeratrum album L. Serratula Vulpiana Fischer-Ooster. Orchis albidus Scop. Gypsophilon repens L. var flore roseo. Primula auricula L. — elatior Jacq. Senecio doronicifolium L. Salix reticulata L. — retusa L. Arabis alpina L. Solidago monticola Jord. Athamanta cretensis L. Cotoneaster vulgaris Lindl. Soldanella alpina L. Bellidiastrum Michelianum Cass. Polygonon viviparum L. Enfin nous voilà à Entre-deux-Pertuis. Ce sont de hauts p⬠turages resserrés entre une falaise de rochers à pic et une mon¬ tagne gazonnée : un col assez raide nous cache le lac, mais au nord la vue plonge librement dans la vallée d’Abondance et nous voyons à nos pieds le village avec des dimensions de jouets d’enfant. Les troupeaux ont tondu le gazon. Peu de plantes ont échappé au désastre ; nous citerons cependant quelques pieds de : Anemone alpina L. — narcissantha L. Gentaurion nervosum Willd. Arnica montana L. Pour faire meilleure récolte, il faudrait gravir les éboulis qui conduisent aux escarpements rocheux qui nous dominent ; mais la nuit approche, nous n’avons que le temps de rentrer précipitamment à l’hôtel. Gentiane purpurea L. Astrantia minor L. Pedicularis tuberosa L. Herborisation du 20 août. — D ’Abondance à Morgins par la Chapelle, Châtel , le Pas-de-Morgins. — Lavallée d’Abon¬ dance communique avec celle de Morgins par le col d’Abon¬ dance ou Pas-de-Morgins (1,41 l ra ) qui sert de limite entre la Savoie et le Valais. Nous avons 15 kilomètres à franchir pour arriver au petit village de Morgins, qui se trouve sur le versant valaisan, à un kilomètre du col. - 19 Pendant ce parcours la vallée n’est pas moins pittoresque que dans les parties que nous avons déjà traversées. Elle contourne d’Abondance à Châtel la base du Mont-de-Grange, et à chaque détour ce sont de nouveaux points de vue et de nouveaux enchan¬ tements. Le village de la Chapelle que l’on rencontre d’abord (l,009 m ) fait le plus pittoresque effet dans un cirque qui rappelle par sa fraîcheur celui d’Abondance ou de Vacheresse. C’est par là que les touristes, habituellement, attaquent les Cornes-de- Bise dont l’ascension est plus facile par ce versant. Mais c’est surtout Châtel qui attire l’attention, perché à 1,190 mètres sur un petit mamelon d’où il domine à la fois la vallée d’Abondance et celle des Scex. Une source sulfureuse chaude et deux sources ferrugineuses jaillissent dans cette vallée, un véritable bijou, qui deviendra un lieu charmant de villégiature quand sera construit l’hôtel que l’on a commencé dans le but d’exploiter lesdites sources. Aujourd’hui, Châtel ne peut offrir au voyageur que des taudis décorés du nom d’hôtels, qu’il serait bien difficile d’habiter. La flore est peu variée le long de la route. Le Salvia verti- cillataL. continue à nous accompagner; avec cette jolie Labiée on remarque : Carduus personatus Jacq. Neslia pandculata Desv. Sonchos arvensis L. Cirsion oleraceum Scop. — eriophorum Scop. Cirsion palustre L. Viola alpestris Jord. Centaurion montanum L. Spiraea ulmaria L. Sedum telephium L. L’ascension du col d’Abondance commence un peu au-dessus de Châtel. Elle se fait par un sentier assez raide qui traverse un beau bois de Sapins, en attendant que soit finie la belle route, actuellement en construction, qui doit faire communi¬ quer Châtel avec Morgins. A 1,411 mètres d’altitude est la ligne de partage des eaux ; un petit lac occupe en ce point une cuvette verdoyante et ombragée ; tout autour le Senecio corcla- tus Ivop. abonde en compagnie du S. Fuchsianus Gmel. et des Blechnon boreale Sm., Cerinthon glabrum DC., Euphrasia officinalis, L., Parnassio palustris, L., etc. Quelques minutes après, nous arrivions à Morgins, où nous trouvions à l’hôtel Bourgeaud bon gîte et bonne table. — 20 — Herborisation du 21 août. — Morgins, val de Morgins, val d'Illiez, Monlhey. — Morgins est une station thermale. Une source ferrugineuse qui sourd au milieu des Sapins y attire chaque année un grand nombre de baigneurs, c’est dire que ce petit village offre aux voyageurs toutes les ressources de l’hospi¬ talité la plus confortable. Au nord, se dressent la pointe du Corbeau (l,992 m ) et la pointe du Midi (l,675 m ) entre lesquelles s’ouvre le col d’Abon dance. De là s’étend jusqu’au col de Chézery (2,020 m ), une longue crête boisée qui sépare la vallée de Morgins de celle de Scex et sur laquelle s’élèvent les principaux sommets du Pic-de- Gingua (2,110 in ), de la pointe du Boccor, du pic de Corne-Bne (2,236 m ) et de la pointe de Becret. Toute cette région est verdoyante et boisée, mais l’absence de couronnements rocheux au-dessus des vertes prairies qui en¬ tourent Morgins enlève à ce pays l’aspect grandiose et majes¬ tueux que nous avions admiré dans la vallée d’Abondance et donne au paysage une certaine monotonie. Des bois pittoresques et touffus ombragent les parties basses de la vallée où jaillit la source minérale. Un grand nombre de plantes sylvatiques y croissent à l’abri des Sapins. Maianthemon bifolium DG. Lysimacbia nemoralis L. Paris quadrifolia L. Cerinthon glabrum DG. Geranion silvaticum L. Veronica urticifolia L. Oxalis acetosella L. Gnapbalion. silvaticum L. Bellidiastrum Michelianum Cass. Epilobion roseum Schreb. Brunella grandiflora Moench. Homogyne alpina Cass. Tormentilla erecta L. Dans les endroits mouillés et sur les bords des ruisseaux qui descendent des sommets, ce sont : Parnassia palustris L. Pinguicula vulgaris L. Scirpus compressus Pers. Juncus alpinus Vill. Myosotis palustris Vith. Primula farinosa L. Cirsion palustre Scop. Minthe silvestris L. Triglochin palustre L. Eriophoron polystachyum L. Garex paniculata L. Partout le Senecio cordatus Koch se montre abondamment, il accompagne souvent le S. Fuchsia-nus Gmel., et l’on constate avec lui„• 21 — Euphrasia officinalis L. Crépis paludosa Moench. Listera ovata R. Br. Aira caospitosa L. Cirsion acaule AIL — lanceolatum Scop. Gnaphalion dioicum L. Leoatodon hastilis L. Lotos corniculatus L. Hypnon uncinatum Hedwig. — cristatum (Crista-castren- sis L.) Veronica officinalis L. Orchis maculatus L. Cacalia alpina Jacq. Polygonoa viviparum L. Euphorbion cyparissoideum L. Rosa rubrifolia Vill. Vaccinium myrtilluni L. Daphné lateriflora (Mezereum L.) Aconiton napellum L. Hieracion pilosellum L. — silvaticum Lara. Il n’était pas dans notre dessein de rentrer dans le Chablais par le col de Chézery, mais bien de descendre sur Monthey pour de là nous transporter par les voies rapides dans le Haut-Valais. Nous ne poussons donc pas plus loin notre herborisation dans la haute vallée de Morgins et nous bâtons notre descente sur le val d’Illiez. Le chemin est assez pittoresque ; c’est une route à char tracée sur le trias et ombragée dans une grande partie de son étendue. Elle est bordée d’espèces communes telles que : Calaminthe officinaUs Mœnch, Stachyspalustris L., Mercurialis perennis L., etc. Nous ne trouvons à mentionner qu’un superbe pied d 'Heracleon sphondylium à fleurs d’un bleu violacé contras¬ tant avec la blancheur des ombelles des pieds voisins. Au-dessus de Trois-Torrents, le chemin débouche sur la belle vallée de Champéry, que l’œil embrasse d’une grande hauteur dans presque toute son étendue. Le joli petit village de Val- d’Illiez, coquettement placé au milieu du paysage, vient l’ani¬ mer et l’embellir. Nous admirons ce magnifique point de vue, et une rapide descente sur les bords de la Viège, qui gronde au- dessous de nous, nous conduit à Monthey (421 m ), à dix kilo¬ mètres de Morgins. Le même soir , le chemin de fer nous transportait à Brigue. II. — Brigue. — Simplon. — Bellalp. Notre course rapide dans la vallée du Rhône nous avait permis cependant de constater, le long du chemin de fer, la présence d’espèces intéressantes. C’est d’abord YArtemisia vallesiaca qui paraît affectionner 22 — surtout la région calcaire de la vallée. Nous l’avons constaté vers la station de Granges et principalement à Salguenen où il abonde sur les talus de la route près de la gare. L ' Hippophaes rhamnoideum L. se fait remarquer par sa grande abondance tout le long de la vallée sur les graviers du Rhône, soit dans le lit, soit sur les bords du torrent. Deux Chenopodion attirent aussi l’attention : c’est le C. bo- trydium que nous avons aperçu à Sierre, sur le quai de la gare et que nous devions rencontrer plus tard à Brigue ; c'est en se¬ cond lieu le C. hybridum L. qui croît aussi à Brigue, mais dont nous avons vu en outre un certain nombre de pieds près du chemin de fer, dans la gare de Leuk et dans celle de Riddes, non loin de ce malheureux village d’Isérable complètement dé¬ truit par la foudre il y a quelques mois et dont l’on aperçoit l’emplacement noirci sur le flanc de la montagne où il se trouvait perché. Le lendemain nous devions remonter les gorges de la Saltine et commencer l’exploration du passage renommé du Simplon. Herborisation du 22 août. — Vallées de la Saltine et de la Ganter, Berisal , hospice du Simplon. — Le col du Simplon s’ouvre à 2,020 mètres d’altitude immédiatement au sud de Brigue, entre deux sommets élevés, le Monte-Leone (3,565 m ) à l’est, et le Fletschhorn (4,016 m ) à l’ouest. Une gorge profonde et rapide lui donne accès du côté du Valais ; c’est la gorge de la Saltine, petit torrent impétueux qui, né des glaciers du Monte-Leone, va se jeter dans le Rhône, après avoir reçu sur sa rive droite le torrent de la Ganter. Du côté italien, le col est précédé par une longue et pittoresque vallée parcourue par le Krummbach, qui devient la Doveria après avoir reçu le Laquin et avant de se jeter dans la Toccia. Une superbe route à voiture, construite de 1801 à 1807, par ordre du premier consul, traverse la montagne du Simplon. Un autre chemin, simple sentier à mulets, tracé dans le fond de la vallée sur la rive droite de la Saltine est plus court et con¬ duit plus directement de Brigue au col ; mais il est plus raide et bien moins intéressant que la route, aussi préférons-nous suivre cette dernière, en évitant toutefois les lacets inférieurs que des coursières peuvent remplacer. 23 — Dans les champs et les prés qui bordent le chemin abondent l'Ononis mitis Gmel. sur la diagnose duquel le docteur Saint- Lager a déjà présenté quelques observations (Voyez Ann. Soc. botan. Lyon, VII, 1873-79, p. 75). Avec lui se trouve le Molinaea caerulea ; puis sur les pentes humides Parnassia paluslris L., Saxifraga aizoidea L. et Selaginella helvelica Spreng. ; autour des habitations Leonluros trilobatus (CardiacaL.) ; dans les endroits secs et bien exposés, Veronica spicata L., Linon tenuifolium L., Melica ciliata L., Silene olitis Sm., Odontitis lanceolata Rchb. Au-dessus des cultures on s’engage bientôt sous un gracieux bois de Pins silvestres, peu serré, qui ombrag-e les pentes de la rive droite delà Saltine ; les clairières dont il est parsemé sont constellées de : Cirsion acaule Ail. Astragalos onobrychus L. — monspessulanus L. Achillios tomentosus L. — setaceus W. Kit. Hieracion florentinum Ail. — lanatum Vill. Teucrion montanum L. Euphrasia officinalis L. Carlina acaulis L. Linosyris vulgaris DC. Ononis parviflora Lam. (Columnae Ail. — natrix L. Gypsophilon repens L. Erysimon helveticum Gay. Globularia cordifoliaL. Lactuca perennis L. Lasiagrostis argentea (Calamagrostis Link .) Euphrasia alpina DC. Au sortir de la forêt, le sentier serpente, sur une paroi de schistes micacés peu solides et profondément ravinés par les eaux, et plus loin il rejoint la grande route que nous sui¬ vrons désormais. Elle est tracée sur la rive droite de la Sal¬ tine qu’elle domine à une grande hauteur, et présente les points de vue les plus variés sur les précipices qui s’ouvrent au-dessous d’elle ainsi que sur la vallée du Rhône, et les hautes cimes bernoises qui la limitent au nord. Les gneiss et les schistes cristallins dans lesquels elle est entaillée et qui constituent l’ossature principale de la montagne, sont tapissés de : Astragalos exscapus L. Oxytropis uralensis DC. Alsine fastigiata Rchb. Centaurion vallesiacum Jord. Pimpinele saxifraga L. Thalictron minus L. Hieracion staticifolium Vill. Campanuïa spicata L. — pusilla Haencke. Solidago minuta Vill. Rhamnos pumila L. Hippophaes rhamnoideum L. 24 — Matthiola varia DC. Juncus alpinus Vill. Artemisia absintbia L. Epilobiou Fleischerianum Hochst. Sisymbrion austriacum Jacq. Eucladion verticillatum B. S. Bérisal, que nous ne tardons pas à atteindre, partage en deux parties égales la distance de Brigue au col. C’est un petit ha¬ meau situé à 1,549 mètres d’altitude, au fond de la vallée de la Ganter, qui vient aboutir à celle de la Saltine, à peu près vers son milieu. Un hôtel très-confortable y attend les voyageurs ; il est même, pendant la belle saison, assez fréquenté par les fa¬ milles suisses en villégiature. Cinq cents mètres de hauteur verticale restent encore à fran¬ chir pour atteindre le col. La route les gravit par de nombreux et pittoresques lacets tracés sous bois ; aux Pins silvestres qui forment plus bas presque la seule essence de la forêt, viennent peu à peu se mêler des Mélèzes ; ils deviennent de plus en plus nombreux à mesure que nous nous élevons, et finissent par remplacer complètement les Pins; quelques Sapins seulement les accompagnent vers la limite supérieure de la forêt. Les bords de la route sous ces beaux ombrages et les clai¬ rières voisines sont garnis de : Trifolium badium Schreb. Rumex scuiatus L. Yaccinium myrtillum L. — rubrum (Vitis idaea L.) Euphrasia miuima Schleich. Polypodiou calcareum Sm. Arctostaphylis officinalis Wimm. Rubus idaeus L. Alchimilla vulgaris L. — alpina L. Rbiuantlios alpinum Baumg. Melampyron nemorosum L. Cardamine resedifolia L. Bupleuron stellatum L. Sedum annuum L. Equisetum silvaticum L. Gnaphalion silvaticum L. — dioicum L. — supinum L. Les Mélèzes se montrent de plus en plus espacés et rabougris, et bientôt nous atteignions la limite supérieure du bois pour entrer dans le domaine des prairies alpestres. Les Alpes bernoises nous apparaissent de plus en plus belles de l’autre côté de la Campanula barbata L. — excisa Schl. Lychnis silvestris Hoppe. Carliua caulescens Lam. Saxifraga muscosa Wulf. — aspera L. — rotundifolia L. — stellaris L. — cuneifolia L. Phyteuma spicatum L. Yeronica serpyllophylla L. Crépis aurea Cass. Arabis alpina L. Yaleriana tripteris L. Rumex digynus L. Stellaria nemorosa L. Silene rupestris L. Hieracion silvaticum L. — 25 — vallée du Rhône, au-dessus do Brigue, avec leurs sommets va¬ riés et leur superbe couronnement de glaciers. La route aussi devient plus accidentée et plus pittoresque. Sur une étendue de deux ou trois cents mètres, les ingé¬ nieurs ont dû la préserver contre les nombreuses avalanches qui tombent du Monte-Leone et contre les torrents qui descendent du glacier de Kaltwasser ; ils ont multiplié les refuges dans ce but, et fait passer et dissimulé la route, dans les endroits pé¬ rilleux, sous des galeries creusées dans le rocher ou construites en forte maçonnerie. Quatre galeries ou tunnels se succèdent ainsi à des distances très-rapprochées ; le torrent et les avalan¬ ches passent par dessus. La Flore prend ici un caractère plus alpestre. Sur les gneiss qui bordent la route, on remarque : Juncus trifidus L. Epilobion alpinum L. Phyteuma hemisphaericum L. Trisetum distichophyllum P. B. Senecio doronicifolium L. Laser hirsutum Lam. Festuca varia Haencke. Carex frigida Ail. Philonotis fontana Brick — alpicola Sciai. C’est à 2,020 mètres que se dresse la croix qui marque le point culminant du passage ; une centaine de mètres plus loin, sur un assez vaste plateau de prairies, entouré de parois ro¬ cheuses escarpées, s’élève l’Hospice construit au commencement de ce siècle. Il apparaît comme une énorme caserne qu’on est surpris et charmé de rencontrer au milieu de ces solitudes. Les mêmes re¬ ligieux que ceux du Grand-Saint-Bernard le desservent, et la règle est la même pour les deux établissements. Nous y trou¬ vons ces gros et bons chiens à poil ras et roux dont nous avions déjà admiré la race dans la haute vallée d’Entremont ; nous y trouvons aussi le même confortable, et de la part des religieux la même affabilité que nous avions rencontrée quelques années auparavant au Grand-Saint-Bernard. Herborisation du 23 août. — Hautes prairies du col du Simplon. — Eboulis rocheux de la base du Schoenhorn. —• Agrostis rupestiis Ail. . Centaurion nervosum Willd. Gentiane nivalis L. Aehillios moschatus Jacq. — millefoliatus L. var. roseus. Cerastion arvense L. var. strictum. Distichion capillaceum Br. Sch. Erigeron alpinus L. Hieracion alpinum L. — 26 — Moraines du KaUwassergletscher. — La région dans la¬ quelle nous nous trouvons est formée d’une sorte de cirque élevé, ouvert au norJ, sur la vallée du Rhône, par les gorges de la Saltine, et plongeant au sud dans les profondeurs où gronde le Krummbach ; il est dominé à l’ouest par les pentes gmeissiques un peu gazonnées du Staldhorn (2,300 m ), du Scliienhorn (2,643 m ) et du Magenhorn (2,340 m ), qui sont au¬ tant de contreforts avancés du Fletschhorn (4,016 ra ); à l’est se dresse le majestueux Monte-Leone (3,565 m ), dont on ne peut apercevoir le sommet du point où nous sommes, mais qui en¬ voie non loin de la route un bras important de ses glaciers, le KaUwassergletscher ; le Schœnhorn (3,202 m ) complète l’enca¬ drement de ce côté, et attire tout d’abord 1 attention, aussi de¬ vint-il bientôt le but de notre herborisation d’aujourd’hui. Pour atteindre les éboulis qui se sont amoncelés à la base du pic et qui conduisent jusque sur la moraine latérale gauche du KaUwassergletscher, il nous faut d’abord gravir une série de croupes arrondies, qui s’échelonnent à l’est de l’hospice. Elles sont constituées par des schistes cristallins qui, dans un grand nombre de points, percent le gazon et montrent alors les em¬ preintes non douteuses du passage des anciens glaciers. Ce sont des types intéressants de roches moutonnées, polies et striées. Le Rhododendron ferrugineum L. forme dans ces points, avec le Calluna vulgaris Salisb., le Juniperus alpina Clus., les Vaccinium uliginosum L., V. myrtillum L., V. ru- brum ( Vitis idœa L.), de nombreux buissons mélangés d ’Em- petron nigrum L., d 'Azalea procumbens L., qui constituent le fond de la végétation. Dans les espaces qu’ils laissent entre eux, la pelouse de la prairie est émaillée de : Senecio incanus L. Hieracion alpinum L. Campanula barbata L. — pusilla Hoencke. Phyteuma hemisphaericum L. Lycopodion solaginum L. — alpinum L. Veronica bellidifolia L. Anemone vernalis L. Antennaria dioica Gaertn. Juncus filiformis L. Saxifraga aizoonia Jacq. Cirsion acaule AU. Nardos stricta L. Cherlera sediformis L. Alchimilla vulgaris L. — alpina L. Plantago montana Lam. — alpina L. Gentiane campestris L, — Kochiana Pcrr. Song. — obtusifolia Willd. var. mi- nor Gaud. Carex sempervirons Vill. Arnica montana L. Viola biflora L. — 27 — Euphrasia minima Schleich. Botrydion lunare Sw. Erigeron alpinus L. Centaurion nervosum \Yilld. Carlina acaulis L. Phleos alpinus L. Gaya simplex Gaud. Plus haut, sur le cône d’éboulement auquel nous arrivons en¬ fin, entre les blocs de rochers détachés du Schoenhorn et sur les petits îlots gazonnés qui persistent çà et là, on trouve un grand nombre de plantes intéressantes : Campanula excisa Schl. Salix helvetica L. — herbacea L. Soldanella alpina L. Luzula spicata Gaud. — lutea DC. Festuca Halleriana Ail. Thesion alpinum L. Silene acaulis L. Veronica alpina L. — serpyllopbylla L. Phleos hirsutus Suter (Michelianus Ali.) Alchimilla lissa Schumm. — pentaphylla L. Hieracion pilosellum var. incanum Gaud. Saxifraga bryoidea L. Saxifraga androsacea L. Myosotis alpestris Schm. Gnaphalion supinum L. Agrostis alpina Scop. Sedum alpestre Yill. Avoua versicolor Yill. Homogyne alpina Cass. Androsaces obtusifolium Ail. ArctostaphyJis officinalis Wimm. Polygonon viviparum L. Oxylapathon (Oxyria) digynum Gampd. Sibbalda procumbens L. Cardamine alpina Willd. Allosoros crispus Bernh. Aira montana Desv. Juncus trifidus L. — atratusLam. (JacquinianusL.) Plusieurs espèces précoces, telles que les Pulsatilla alpina et vernalis , Anemone fragifera (baldensis L., etc.) sont en mauvais état à cause de l'époque trop avancée de la saison. Quelques petits ruisseaux, provenant de la fonte des neiges supérieures, sillonnent de distance en distance les pentes ardues que nous gravissons ; ils sont bordés de plantes liygrophiles, parmi lesquelles : Pinguicula vulgaris L. Ranunculus glacialis L. Saxifraga aizoidea L. — alpestris L. — stellaris L. Puis, continuant notre pénible ascension au milieu des éboulis de gneiss, nous notons sous nos pas : Festuca violacea Gaud. — Halleriana Ail. Luzula spadicea DC. Saxifraga oppositifolia L. — aizoonia Jacq. Saxifraga exarata Vill. — Seguieriana Spreng. Pedicularis rostrata L. Salix reticulata L. — retusa L. 28 — Salix serpyllophylla Scop. Potentilla alpestris Hall. Corastion latifolum L. — var. glaciale Gaud. — var. pedunculatum Gaud. Crépis aurea Cass. Meou Mutelliuum Gærtu. Poa alpina L. — Laxa Haencke. Carex nigra AU. Phyteuma betonicifolium Vill. Campanula nutans (Schouchzeriana.) Hutchinsia alpina R. Br. Hieracion glanduliferum Hoppc Cerastion trigynum "Vill. Elyna spicata Schrad. Gentiane verna L. Arabis alpina L. Geum montanura L. — reptans L. Arctostaphylis alpina Spreng. Erigeron uniflorus L. Achillios nanus L. — moschatus Jacq. Senecio uniflorus AU. Linaria alpina DC. Androsaces helveticum Gaud. — glaciale Hoppo. Cherlera sediformis L. Dryas octopetalaL. Alsine verna Bartl. Antennaria carpatica Bl. et F. Helianthemon alpestre DC. Bartschia alpina L. Gregoria lutea (Vitaliana Duby) Nous sommes arrivés vers la limite supérieure des éboulis près de la moraine gauche du glacier de Kaltwasser, et de là un splendide panorama se déroule devant nous par l’échancrure de la gorge de la Saltine. De l’autre côté du Rhône, au-dessus de Brigue et de Naters, se profile à nos yeux une grande partie des hauts sommets de l’Oberland bernois : le Bietschhorn, la Jung¬ frau, le Moencli, Bellalp avec ses pâturages et le vaste hôtel qui les domine, le grand glacier d’Aletsch et ses nombreuses ra¬ mifications. Au sud, le Fletschhorn dresse sa cime neigeuse du côté du versant italien, et ferme le tableau de ce côté. Le gla¬ cier de Kaltwasser, qui s’étend près de nous, forme à ces grandioses perspectives un premier plan qui les fait ressortir encore davantage. Il faut cependant nous arracher à ces éblouissements et son¬ ger à nos préparatifs de départ pour le lendemain. Une des¬ cente rapide nous ramène à l’hospice, où nous trouvons, comme la veille, une assistance nombreuse et bigarrée des principales nationalités de l’Europe. Herborisation du 24 août. — Haute vallée du Krummbach , de l'hospice au village de Simplon. — Le versant méridional du Simplon est plus abrupt et plus encaissé que le versant op¬ posé ; la vue y est moins étendue, mais le site plus sauvage. La route descend par de nombreux lacets au milieu de roches — 29 — moutonnées, témoins irrécusables de la puissance des anciens glaciers de cette région ; nous les voyons tapissées delà plupart des plantes que nous venions de médiat de l’hospice, telles que : Trifolium alpinum L. Saxifraga aspera L. — aizoklea L. Hieracion glanduliferum Ffcppo — alpicola Schl. — glaciale Lach. Laser hirsutum Lam. Gentiane obtusifolia Willd. var. mi- nor Gaud. — purpurea L. Silene rupestris L. trouver dans le voisinage im- Chrysanthemon alpinum L. Alsine recurva Wahlenb. Agrostis iupestris Ail. Primula viscosa Vill. Achillios moschatus Jacq. Cardamine resedifolia L. Leontodon hastilis L. Solidago minuta Vill. Lychnis silvestris Hoppe. Cirsion spinosissimum Scop. Epilobion Fleischerianum Hochst. Ce sont aussi les mômes prairies parcourues par de nombreux ruisseaux et entourées de hautes pentes rocheuses en partie gazonnées. Elles sont disposées, en quelque sorte, en gradins étagés les uns au-dessus des autres; dans l’un d’eux, on voit la haute tour carrée et le bâtiment que la famille Stockalper avait fait construire pour héberger les voyageurs pauvres avant l’édification de l’hospice actuel ; on les désigne aujourd’hui en¬ core sous le nom de ancien Hospice du Simplon , qui perpétue le souvenir de leur destination première. Nous sommes ici à l’altitude de 1,737 mètres. Quelques Mé¬ lèzes rabougris commencent déjà à apparaître, et dans le fond de la prairie, près de l’ancien Hospice, se montrent des en¬ droits mouillés qu’il eût été intéressant d’explorer; malheu¬ reusement un de ces orages rapidement formés, comme on en voit si souvent dans les régions élevées, vint fondre à ce mo¬ ment sur nous, et nous accompagna jusqu’à notre arrivée au village de Simplon. Il ne fallut plus songer à herboriser, quoi¬ que la présence de quelques pieds de Saxifraga pyramidalis Lap. (Cotylédon L.) sur les rochers qui bordent la route vint de temps à autre exciter notre envie. La pluie, en effet, persista si serrée, et les rafales de grêle qui parfois l’accom¬ pagnaient se montrèrent si furieuses, que nous dûmes hâter le pas, tout en nous blottissant de temps à autre dans les creux de rochers que nous rencontrions quand l’orage devenait plus impitoyable. La tempête ne cessa qu’à notre arrivée à Simplon, et c’est par un beau soleil que nous fîmes notre entrée dans ce petit village. — 30 — Il est situé à 1,480 mètres d’altitude, dans un gracieux vallon entouré de montagnes verdoyantes et pittoresques : c’est d’abord le Glathorn qui se dresse à l’est avec sa couronne de dents aiguës, puis le Furchenhorn et le Fighorn qui le ferment au sud et limi¬ tent entre leurs sommets un col facile et gazonné, conduisant dans la vallée de Zwiscbbergen ; au nord, ce sont les pentes mouvementées du Simplon ; enfin à l’ouest, ce sont les contreforts du Fletschhorn, la principale montagne de cette région, dont on peut apercevoir la cime neigeuse au-dessus des escarpements qui bordent la route. Le Krummbach, dont nous venons de sui¬ vre le cours, gronde dans le fond de la vallée, et va bientôt perdre son nom pour devenir la Doveria (affluent de la Toccia), quand il aura reçu le petit torrent de Laquin, non loin du hameau d’Algaby. Deux hôtels très-confortables font la fortune du village : l’hôtel de la Poste et celui du Fletschhorn. Simplon, en effet, est un lieu de villégiature; c’est aussi un point de rallie¬ ment pour tous les touristes qui veulent faire l’ascension du Fletschhorn ou franchir un des cols qui conduisent dans la vallée de Saas. Nous y établissons notre quartier général, dans l’intention d’explorer la vallée de Laquin, peu connue au point de vue botanique. Une rapide excursion, qui occupe la fin de notre journée, nous montre dans les environs immédiats du village, sur les bords de la route, dans les champs et les taillis avoisinants : Luzula nivea DG. Trifolium montanum L. — aureum Poil. Sedum annuum L. Lonicera alpigena L. Ruraex scutatus L. Tauacetum vulgare L. Allium fallax Dou. Crépis grandiflora Tausch. Astrantia major L. Achillios millefoliatus L. var. roseu3 Erigeron alpinus L. Selaginelia helvetica Spreng. Campanula rhomboidalis L. Viola alpestris Jord. — biflora L. Saxifraga rotundifolia L. — aspera L. Plantago serpentiua Vill. Chærephyllon hirsutum L. Heracleon stenophyllum Jord. Ceratodon purpureus Brid. L ’Epilobion Fleischerianum Hochst paraît très-abondant sur les bords du Krummbach et des torrents qui viennent rejoindre ses eaux. Parmi ces derniers, l’Oigraben attire notre attention; il descend des contreforts du Fletschhorn, et gronde dans une gorge étroite et très-rapide qui vient s’ouvrir derrière — 31 — l’hôtel de ha Poste. Sur les rochers qui l’encadrent dans la partie inférieure croissent abondamment : Artemisia Mutellina Vill. Achillios moschatus Jacq. Carduus defloratus L. Chrysanthcmon alpiaum L. Allosoros crispus Berah. Asplenon Hallerianum DG. Saxifraga pyramidalis Lap. — aizoonia Jacq. Phaca alpina Wulf. Bupleuron stellatum L. Phyteuma Scheuchzerianum Lap. Laser hirsutum Lam. La nuit vint mettre un terme à ces recherches pleines de promesses pour le lendemain; nous hâtons donc notre retour à l’hôtel, où d’excellents lits nous remirent de nos fatigues de la journée. Herbobisation du 25 août.™ Vallée de Laquin. — La vallée de Laquin, orientée à peu près directement de l’ouest à l’est, diffère de la plupart des g’orges du Valais, dont l’orientation est en général nord-sud. Elle court parallèlement à la vallée de Zwis- chbergen, qui s’étend au sud d’elle, et appuyée par son som¬ met sur l’arête montagneuse qui limite à l’est la vallée de Saas, elle vient aboutir dans celle de Simplon vers le petit hameau d’Algaby, au commencement de ces fameuses gorges de Gondo que nous nous proposons de parcourir demain. Ce sont des gneiss et des schistes micacés qui constituent l’ossature de cette région : le terrain n’a donc pas changé et depuis Bérisal nous sommes sur la même formation géologique, dans un milieu éminemment siliceux. Un petit sentier qui se détache à droite de la route, un peu au-dessous du village, nous fait traverser d’abord quelques prai¬ ries ombragées dans lesquelles on peut cueillir: Diosanthos atrorubens Ail. Calaminthe alpina Lam. Geranion silvaticum L. — pyrenaicum L. Calamagrostis montana Host. Bellidiastrum MichelianumCass. Asplenon viride Huds. Crépis paludosa Moench. Saxifraga aizoidea L. Parnassia palustris L. Puis il s’engage dans une belle forêt de Mélèzes parsemée de petites clairières et encombrée de g’ros blocs de rochers garnis de plantes nombreuses, parmi lesquelles : Primula viscosa Vill. Astrantia minor L. Bupleuron stellatum L. Juncus trifidus L. Thalictrum minus L. Aster alpinus L. — 32 — Luzula nivea DG. Campanula barbata L. Sileno rupestris L. Libanotis montana Ail. Centaurion nervosum Willd. De superbes rosettes de Saxifraga pyramidalis Lap. {Coty¬ lédon L.), quelques-unes encore garnies de leurs inflorescences desséchées, embellissent les rochers d’alentour, pendant que, dans les endroits moins secs, de beaux échantillons de Saussu- ria discolor DC. excitent notre ardeur. Le Phyieuma Scheuch- zerianum Lap., qui mérite aussi une mention avec le Cam¬ panula excisa parmi les espèces intéressantes de cette région, se montre assez abondamment soit sur les blocs rocheux tombés des sommets voisins, soit sur les parois gmeissiques que le sen¬ tier contourne parfois. Puis on voit successivement : Antennaria dioica Gaertn. Alchimilla alpina L. Yaccinium myrtillura L. Viola biflora L. Saxifraga aspera L. — stellaris L. — cuneifoliaL. — oppositifolia L. Alsine striata Gren. Phaca alpina Wulf. Pedicularis tuberosa L. Trifolium badium Schreb. Allosoros crispus Bernh. Polypodion triangulare Dulac (Dryo- pteris L.) Vers l’extrémité de la vallée un petit groupe de chalets se dresse sur les pentes ombragées de la rive gauche du torrent. Ce sont de misérables maisonnettes de bois autour desquelles croissent quelques plantes qui accompagnent l’homme et le suivent jusqu’aux altitudes les plus élevées : Chenopodion has- tatum (Bonus Henricus L.), TJrtica dioica L., Rumex alpi- nus L., Capsella triangularis (Bursa pastoris Mœnch), Poly- gonon aviculare L., Galeopsis nodosa (Tetrahü L.), Plantago media L. Dans le voisinag’e le Lychnis appelé Fleur de Jupiter mêle ses corolles éclatantes à celles de la Potentille à grandes fleurs en compagnie de : Rhododendron ferrugineum L. Aspidion loncbitum Sw. Garex leporina L. Polystichon obtusuni Dulac (Filix- Epilobion alsinophyllum Vill. Mas L.) Polypodion villosum Dulac (Phegop- — spinulosum DC. teris L). Poursuivant notre route, nous ne tardons pas à dépasser un second groupe de chalets perchés sur la rive droite du Laquin, et nous voilà bientôt au pied des escarpements qui ferment le — 33 — fond de la vallée et conduisent aux névés entourant la base du Laquinhorn, un des principaux sommets du Fletschkorn. Ce sont de gigantesques escaliers entassés sans ordre les uns au-dessus des autres, plus ou moins gazonnés en certains points ou sillonnés en d’autres endroits par de limpides ruisse- lets ou de petites cascades. Nous en gravissons les premières pentes, en notant sur nos pas : Phyteuma betonicifolium Vill. Gardamine resedifolia L. Achillios moschatus Jacq, Cerastion arvense L. millefoliatus var. roseus L. nanus L. Potentilla argeutea L. Salix helvetica Vill. Rhodiola rosca L Thesion alpinum L. Authyllis vulueraria L. (flore albo). Euphrasia mirtima Scbleicb. Juniperus alpina Clus. Sempervivum montanum L. Chrysanthemon alpinum L. Le Calluna vulgaris Salisb. est assez commun sur ces schistes siliceux, mais il est complètement privé de la présence du Sarothamnos vulgaris Wimm., son compagnon habituel dans notre région lyonnaise. Ce n’est qu’à Gondo que nous devions rencontrer ce Genêt, qui semble manquer dans la plus grande partie de la Suisse. Il eût été intéressant d’explorer le plateau élevé qui s’éten¬ dait au-dessus de nous, mais déjà le soleil avait disparu de l’horizon et la vallée commençait à entrer dans l’obscurité; il nous fallut songer à la retraite. Nous reprenons donc rapide¬ ment le chemin du village, et quelques instants après nous procédions à nos préparatifs de départ pour le lendemain. Herborisation du !26 août. — Gorges de Gondo. — Environs immédiats de Gondo. — Au sortir de Simplon, la route descend par des lacets nombreux et assez rapides jusqu’au confluent du Laquin et du Krummbach, que l’on aperçoit à une grande pro¬ fondeur. Les deux torrents unissent leurs eaux sur les graviers d’une petite plaine, encadrée de montagnes élevées. C’était pro¬ bablement un lac que les débris arrachés par les eaux aux som¬ mités voisines ont peu à peu comblé. A partir de ce point, le Krummbach grossi du Laquinbach devient la Doveria. Les ro¬ chers qui bordent son lit se resserrent au point de se toucher presque, et c’est dans cet étroit couloir que les ingénieurs ont dû tracer la route, tantôt en l’entaillant dans le roc, tantôt en la conquérant sur le torrent lui-même. 3 — 34 Cette partie de la route du Simplon est sans contredit la plus belle et la plus saisissante; ces gorges, si justement célèbres, s’étendent jusqu’au village de Gondo sur un parcours d’une douzaine de kilomètres environ, et dans tout ce trajet offrent à chaque pas les perspectives les plus variées et les paysages les plus inattendus et les plus imposants. Après avoir franchi le petit hameau d’Algaby et le tunnel de ce nom, nous nous engageons dans le défilé. Bientôt les schistes cristallins font place à un beau granit gris qui va constituer jusqu’à Gondo les deux murailles abruptes et élevées au milieu desquelles nous cheminerons. Quelques Mélèzes assez clairsemés garnissent les pentes les moins verticales, et le long de la route les rochers sont tapissés de : Libanotis montana Ail. var. exaltata Laser siler L. Gaud. Saxifraga pyramidalis Lap. Sorbus aria Grantz. — aucuparia L. Gypsophilon repens L. Alsine striata Gren. Teucrion montanum L. Astragales aristatus L’Hér. Artemisia campestris L. Diosanthos silvestre Wulf. Carliaa vulgaris L. — aeaulis L. Dans les endroits humides ce sont : Minthe silvestris L., Pcirnassia paluslris L., Saxifraga aizoidea L., Cirsion pa¬ lustre Scop., Epilobion Fleischerianum Iiochst., puis sur les rochers : Campanula pusilla Haencke Phyteuma Scheuchzerianum Lap. Allium fallax Don. ' Silene saxifraga L. Bupleuron stellatum L. Rumex scutatus L. Berberis vulgaris L. Arabis alpina L. Lactuca perennis L. Saxifraga aizoonia Jacq. Cacalia alpina Jacq. Lappa major Gaertn. Anthyllis vulneraria L. A mesure que nous descendons, des Pins se mêlent de plus en plus aux Mélèzes et finiront bientôt par les remplacer complè¬ tement. C’est du reste toujours cette même nature sauvage et grandiose. Un peu au-dessous du Ponte alto les parois du défilé plus friables et moins compactes s’écroulent parfois sur la route en avalanches si redoutées que l’on a dû enterrer, en ce point, les fils du téleg’raphe sur une étendue de quelques centaines de mètres. On peut cueillir sur ces éboulis : 35 — Alsine verna Bartl. Leontopodiou alpinum Yill. Primula viscosa Vill. Selaginella helvelica Spreng. Saxifraga oppositifolia L. Asplenon Hallerianum DC. — subrotumlum ( Trichoma- nes L.) Alchimilla alpina L. Bartschia alpina L. Scabiosa columbaria L. Silene acaulis L. Bellidiastrum Michelianum Cass. Astrantia minor L. Solidago minuta Yill. Saussuria discolor DC. Juncus trifidus L. Lasiagrostis argentea DC. Kernera saxatilis Rchb. Iiieracion Jacquinianum Vill. — pulmonarifolium Yill. Thalictron aquilegifolium L. Plus loin les deux hautes murailles entre lesquelles s’en¬ gouffre la Doveria se resserrent en une fente étroite où il a été impossible de trouver une place pour la route; il a fallu lui ouvrir un passage dans le rocher. Ce tunnel, connu sous le nom de grande galerie ou galerie de Gondo a 224 mètres de long et vient s’ouvrir vers un magnifique pont en pierre au-dessous duquel l’Alpienbach ou Fressinone se précipite en une majes¬ tueuse cascade du haut des rochers qui dominent la route à gauche. De l’autre côté un petit fort perché sur les flancs de la montagne fait mine de défendre ce passage. Dans ce point si pittoresque et reproduit si souvent par le pinceau ou la photographie, nous cueillons quelques pieds de Cytisos nigricans L., une des bonnes espèces de cette localité. Quelques plantes plus communes croissent à côté : Salvia glutinosa L. Lathyros silvestris L. Centaurion nigrescens "Willd. Veronica spicata L. Nepeta cataria L. Aronia rotnndifolia Pers. Trifolium rubens L. Le village de Gondo n’est pas éloigné de là. On peut dire qu’il consiste presque tout entier en un grand bâtiment flanqué de tours carrées comme tous ceux qu’à fait élever la famille Stockalper. Deux auberges y sont réunies : celle de la veuve Fuchs et l’Osteria del signor Protti, deux infectes taudis dont nous affrontons l’hospitalité. L’église, le presbytère, la maison du gendarme et celle du douanier complètent le petit groupe de maisonnettes pompeusement décoré du nom de village, le premier du Valais en venant par le Val Vedro. La colonne de granit qui marque la limite de la Suisse et de l’Italie se dresse en effet à quelques pas plus loin et sert aussi do limite entre la langue allemande et la langue italienne. — 36 — En face de Y hôtel Fuchs, où nous nous installons, s’ouvre la vallée de Zwischbergen qui nous attirait plus spécialement. Elle s’élève de l’est à l’ouest sur les hauteurs formant la paroi orientale de la vallée de Saas et donne passage à un col bien connu des alpinistes qui fait communiquer le bassin de la Visp avec celui de la Toccia. Les richesses botaniques autant que le pittoresque de cette région nous engageaient à en tenter l’ex¬ ploration; c’est ce que nous résolûmes de faire le lendemain. Herborisation du 27 août. — Environs de Gondo. — Zwisch- hergenthal. — Il pleut avec furie et le ciel est complètement voilé par les nuages, sans espoir d’éclaircie. Il ne faut donc plus songer aujourd’hui à l’herborisation du Zwischbergenthal et nous contenter d’une modeste exploration des environs les plus immédiats de Gondo. Dans le lit du torrent et sur ses bords Y Hippophaes rham- noideum L. commence à se montrer en compagnie de YEpilo- bion Fleischerianum Hochst.; il est assez abondant et nous annonce que nous avons quitté les hauts sommets. Les Noyers et les Châtaigniers font aussi leur apparition ; nous en voyons quelques beaux spécimens autour du village. Le Sarothamnos vulgaris Wimm., lui-même, qui manque à la flore du Valais rhodanien, remonte jusqu’ici par le Val Vedro ; nous en trouvons quelques pieds sur les talus qui bordent la route et il devient de plus en plus abondant à mesure que l’on descend sur l’Italie. Parmi les plantes que nous rencontrons dans notre rapide et courte tournée nous citerons : Laser siler L. Nilene otites Sra. Calaminthe officiualis Moeuch. Melica ciliata L. Libanotis montana Ail. Artemisia vulgaris L. Pimpiuele saxifraga L. Kernera saxatilis Rchb. Ce n’est pas sans surprise que l’on constate à la faible alti¬ tude où nous sommes (859 m d’après Dufour, 705“ d’après Tis- sière), un certain nombre d’espèces habitant ordinairement les sommets élevés. Elles s’épanouissent ici en abondance et en bon . état de végétation, telles que : Leontopodion alpiuum Vill. Silene acaulis L. Saxifraga oppositifolia L. Primula viscosa Vill. — 37 — On les voit sur les bords de la route en compagnie de plan¬ tes appartenant à des régions plus chaudes comme : Nepeta cataria L., Melica ciliata L., Silene otitis Sm., etc., qui pro¬ bablement sont remontées des plaines de l’Italie sous l’influence des courants atmosphériques et qui forment avec leurs voisines un contraste intéressant. On est frappé également de trouver sur les granits et les gneiss de cette localité, c’est-à-dire dans un milieu incontesta¬ blement siliceux, une foule d’espèces qui dans notre région ont une préférence très-marquée pour les calcaires, et que Thur- mann et Lecoq font figurer dans leurs listes de plantes calci- coles ; c’est non-seulement le Rumex scutatus que nous ren¬ controns ici avec ses deux formes glaucus et genuinus , mais encore : Erinos alpinus L. Saponaria ocimoidea L. Thalictron aquilegifolium L. Pimpinele saxifraga L. Laser siler L. Teucrion montanum L. Polypodion calcareum Sm. Bellidiastrum Michelianum Cass. Melica ciliata L. Kernera saxatilis Rchb. Libanotis montana Ail. Gampanula pusilla Hænck. Salvia glutinosa L. Lasiagrostis argentea DC. Hieracion Jacquiniauum Vill. Silene saxifraga L. Astragalos aristatus L’Hér. Arabis alpina L. Saxifraga aizoonia Jacq. Cependant, il pleut toujours. Heureusement, le curé de Gondo, l’honorable M. Ioller, est naturaliste; c’est pour nous une bonne fortune dont nous nous hâtons de profiter. Il nous montre avec une grâce charmante sa collection naissante des Lépidoptères de l’endroit, ses minéraux, mais surtout son herbier ; c’est là que nous admirons la flore de la vallée de Zwischbergen, ne pouvant le faire autrement. M. Ioller en effet a beaucoup herborisé dans cette région et cependant, nous dit-il, il n’y a jamais rencontré le Silene vallesia L., ni le Pleurospermon austriacum Hoffm. que Murith y donne comme très-abondant, surtout près de la ferme nommée Bel-Eggen. Dans sa Flore du Simplon publiée en 1876 ( Bulletin de la Société nmrithienne du Valais ), le chanoine Favre cite la loca¬ lité de Bel-Eggen d’après Murith et ne dit pas avoir vu lui- même le Pleurospermon austriacum ailleurs que vers le pont d’Algaby. Cependant il a visité le Zwischbergenthal, car il assure avoir récolté une autre Ombellifère non moins remar- 38 — quable, le Molospermon cicutarium DC., en juillet 1874, près de Bel-Eggen. L’incertitude qui résulte de ces assertions contradictoires nous inspirait un vif désir d’aller dans la vallée du Zwischber- gcn où d’ailleurs ont été indiquées plusieurs autres espèces intéressantes, telles que Sempervivum TVulfenianum et Pri- mula longiflora, l’inclémence du temps en décida autrement. Le lendemain, après une nuit d’orage, la pluie persiste en¬ core ; la température s’est considérablement abaissée et les ré¬ gions élevées sont couvertes de neige jusqu’à la limite supé¬ rieure des arbres. Dans ces conditions, l’exploration de la haute vallée de Zwischbergen devient impossible ; un instant nous avons la pensée de continuer notre descente et d’aller chercher en Italie un climat plus favorable, mais on nous apprend que la peur du phylloxéra rend les Italiens inexorables et que la douane ne nous laissera jamais passer avec nos plantes. « Vous n’auriez qu’une fleur à la boutonnière que vous ne passeriez pas », nous assure t-on ; « les touristes italiens qui viennent ici chercher des Edelweiss pour en orner leurs chapeaux sont obligés de les cacher soigneusement pour pouvoir rentrer chez eux ». Devant des affirmations aussi précises et aussi formelles, il ne nous restait qu’à revenir sur nos pas. Nous prenons donc le courrier de Brigue et le soir nous rentrions dans cette ville avec l’intention de tenter une herborisation le lendemain sur les hauteurs de Belalp, si le temps voulait bien le permettre. Herborisation du 29 août. — Brigue , Naters, Blatten , Belalp. — En face de Brigue, sur la rive droite du Rhône, au- dessus de Naters, à plus de 2,000 mètres de haut, on aperçoit de vastes pâturages dominés par des arêtes rocheuses décharnées et couvertes de neige, et bordés par le grand glacier d’Aletsch. Ce sont les pâturages de Belalp, au milieu desquels se dresse un vaste et magnifique hôtel, ressource précieuse pour le botaniste qui veut employer plusieurs jours à l’étude de oette région élevée. Il était bien difficile de ne pas céder à la tentation. Nous nous dirigeons donc sur Naters pour aborder la gorge rapide qui s’ouvre au-dessus de ce village. De Brigue à Naters, il nous faut traverser une plaine assez — 39 - étendue formée par les alluvions du Rhône aux dépens d’un ancien lac et sur les graviers de laquelle s’étalent en plusieurs bras les eaux du torrent avant de se mêlera celles de la Saltine. L ’Hippophaes rhamnoideum L. abonde en ce point avec les espèces communes dans les stations humides, telles que : Lythron salicarium L., Eupatorion cannabinum L., Epilo- bion Fleischerianum Hochst. Dans les endroits plus secs, on trouve Artemisia abunthiaL ., Ramex scutatus L., Echinospermon lappulum Sclim., Ver - bascam lychnitum L., Ononis milis Gmel. , Chenopodion botrydium L. Naters est le point où l’ascension commence. Dans les cul¬ tures qui entourent ce petit village, le Chenopodion hybri- dmn L. se fai», remarquer en compagnie du Bliton rubrum Rchb. que nous retrouverons plus haut, à Blatten. Près de la porte du cimetière de nombreux pieds de Physalis alkekengiana L. montrent leur sombre feuillage au milieu de touffes d’un vert plus clair de Circaea lutetiana L. Le long des haies et dans les endroits ombragés qui bordent le chemin, on voit : Salvia glutinosa L. Stachys silvaticus L. Bidens tripartitus L. Parietaria erecta Mert. Koch. Geum urbanum L. Solarium dulcamarum L. Silene armeria L. Spiraea ulmaria L. — paniculata (Aruncus L.) Hepatica triloba Chaix. Oxalis acetosella L. Achillios ptarmicus L. Saxifraga cuneifolia L. Actaea spicata L. Crépis paludosa Mœnch. Lactuca muralis Fres. Cirsioa palustre Scop. Angelica silvestris L. Lychnis silvestris Hoppe. Bromos giganteus L. On atteint bientôt les chalets de Bühl ; c’est un petit groupe de misérables cabanes de bois. Comme la plupart des chalets du Valais, ils reposent sur des pieds de sapin, garnis de tables de pierres à leur partie supérieure et ils sont préservés ainsi de l’humidité du sol et de la visite des rats et autres petits ma¬ raudeurs qui auraient vite prélevé la dîme sur les récoltes qu’on y entasse pour l’hiver. Le sentier devient plus raide et moins ombragé ; il est bordé de : Diosanthos proliferum L. Lycopus europaeus L. Selaginella helvetica Sprcng. Centaurion Vallesiacum Jord. Hieracion Vallesiacum Fries. — floreutiuum Ail. Melica ciliata L. Campanula urticifolia (Trachelium). — 40 — Odontitis lanceolata Rchb. Veronica urticifolia L. — spicata L. Trifolium arvense L. Elymos silvaticus Huds. Aconiton lycoctonum L. Verbascum nigrum L. Asplenon fimbriatum Dulac (Filix- foemina L.) Brachypodion pinnatum P. B. Geranion sanguineum L. Sorbus aria Crantz. Æthusa cynapia L. Viburnum opulifolium L. Une forme d ' Hypericon perforatum L., remarquable par la petitesse de ses fleurs, attire l’attention non loin des chalets de Geimen; puis on rencontre successivement, en continuant l’as¬ cension : Crépis blattarioidea Vill. Trollius europaeus L. Epilobion spicatum Lam. — Fleischerianum Hoschst. Campanula barbata L. Silene rupestris L. Viola alpestris Jord. Phyteuma betonicifolium Vill. Euphrasia alpina Lam. Sedum annuum L. Trifolium moutanum L. Blatten, où nous arrivons bientôt, est un pauvre village, pittoresquement perché sur un plateau verdoyant entouré de pentes boisées, il est à la moitié du trajet ; aussi les habitants, comprenant qu’il était destiné à devenir une halte pour les touristes, se sont-ils empressés d’y installer une buvette avec restaurant et tout le nécessaire pour réconforter le voyageur fatigué. Autour des chalets de nombreux et beaux pieds de Bliton rubrum Rchb, se dressent au milieu des plantes habituelles au voisinage des habitations, Chenopodion hastcitum (Bonus Henricush.), Urtica dioicaL., Rumex alpinus L., Capsella triangularis (Bursa pastoris Moench.), etc. Puis commencent les Sapins à la limite inférieure desquels Blatten se trouve situé ; ils sont mêlés à de rares Mélèzes ; mais nous ne trouvons ici aucun Pin, contrairement à ce que nous avions pu observer sur les pentes inférieures du Simplon, où ils forment l’essence dominante de la forêt. Sur notre parcours se succèdent : Calaminthe alpina Lam. Melampyron nemorosum L. Hieracion staticifolium Vill. Sedum anopetalum DC. Laser hirsutum Lam, Knautia silvatica Duby. Erigeron acris L. Jasione montana L. Pteris aquilina L. Veronica saxatilis Jacq. Luzula nivea DC. Rosa rubrifolia Vill. Trifolium alpestre L. — badium Schreb. — 41 — Centaurion montanum L. Sorbus aucuparia L. Rumex scutatus L. Peucedanoa oreoselinum Mœnch. Un nouveau et dernier groupe de chalets, avant ceux de Belalp, est accroché aux flancs de la montagne ; ce sont les chalets de Hecca. Autour s’étendent quelques maigres cultures dans lesquelles le Neslia paniculata Desv. se mêle à Galeopsis noclosa (Tetrahit L.), Papaver rhoeoideum L., Sedum fabarium Koch., Carduus personatus Jacq. Le sentier devient de plus en plus raide et serpente tantôt sur la prairie déjà tondue par la dent des troupeaux, tantôt sous la forêt, dans les éclaircies de laquelle on peut noter en mon¬ tant : Gnaphalion silvaticum L. Geranion silvaticum L. Poa silvatica Vill. Brunella grandiflora Mœnch. Trifolium medium L. Hieracion silvaticum Lam. — prenanthoideum Vill. Carlina acaulis L. De nombreux buissons de Rhododendron ferrugineum L. tapissent les pentes gazonnées que parfois nous franchissons ; ils sont accompagnés de : Vaccinium myrtillum L. Juniperus alpina Glus. — uliginosum L. Calluna vulgaris Salisb. — rubrum (Vitis idaea L). Arctostaphylis officinalis Wimm. et autour se pressent de nombreux pieds de : Saxifraga aspera L. Erigeron alpinus L. Primula farinosa L. Garex Œderiana Ehrh. Pinguicula vulgaris L. Alchimilla vulgaris L. Thesion pratense Ehrh Crépis grandiflora Tausch. Laser latifolium L. Anemone alpina L. Hypochoeris uniflora Vill. — maculata L. Campanula spicata L. Gotoneaster vulgaris Lindl. Plus nous nous élevions et plus s’étendait notre vue sur la chaîne méridionale du Valais, depuis l’Albrun jusqu’aux prin¬ cipaux sommets du massif majestueux du Mont-Rose. Bientôt un magnifique soleil couchant vint colorer tous ces pics nei¬ geux des nuances les plus vives et les plus variées, depuis le jaune doré jusqu’au rouge le plus vif, et depuis le rose violacé jusqu’au violet et au bleu le plus intense ; puis tous ces som¬ mets s’éteignirent successivement ; le grand Cervin et le dôme du Mont-Rose brillèrent quelques instants après les autres et ne tardèrent pas à revêtir la teinte grisâtre de plus en plus foncée 42 — de leurs voisins, jusqu’au moment où l’apparition de la lune vint jeter sur toutes ces silhouettes variées des reflets argentés rehaussés d’ombres fantastiques. Nous jouissons longtemps des splendeurs et des transforma¬ tions de ce magnifique spectacle et nous nous hâtons ensuite de nous préparer, dans les excellents lits de l’hôtel Belalp, aux fatigues du lendemain. Herborisation du 30 août. — Pâturages de Belalp . — Pentes inferieures du Sparrenhorn. — Le grand hôtel de Belalp est situé à 2,100 mètres d’altitude sur le Lusgengrat, sorte de promontoire rocheux qui domine le glacier d’Aletsch et qui sépare le ruisseau de la Massa, issu de ce glacier, du torrent provenant des névés du Sparrenhorn, avant que ces deux cours d’eau se réunissent pour former le torrent de Naters. Il est entouré de prairies et dominé par les murailles abru¬ ptes du Sparrenhorn ou Belalphorn (3,014 m ), ainsi que par le sommet hérissé de dents du Hohstock (3,217 m ). En face, de l’autre côté du Rhône, se déroule en un splendide panorama toute la chaîne méridionale du Valais, depuis le Weisshorn jusqu’à l’Albrun : ce sont, parmi les principaux sommets, le Weisshorn, le Mischabel, le Simmelihorn, et sur un plan plus postérieur, le grand Cervin et le mont Rose; puis le Fletsch- horn et le mont Leone, entre lesquels s’ouvre la vallée de la Saltine dominée par le Schœnhorn et le glacier de Kalten- wasser. Tous ces sommets sont couverts de neige et de glaciers, et constrastent par leur altitude et la variété de leur découpure avec la chaîne moins élevée et plus monotone qui leur fait suite à l’est. La route du Simplon, que nous avons parcourue les jours précédents, profile très-manifestement ses lacets sur les escar¬ pements boisés de la g’orge de la Saltine, et plus près de nous, le grand glacier dWletsch, que nous dominons, nous rappelle le glacier du Gorner vu du sommet du Gornergrat, près de Zermatt. Derrière l’hôtel, une série de mamelons gazonnés sont étagés les uns au-dessus des autres jusqu’au pied de l’arête rocheuse du Belalphorn. Ils sont constitués par des gneiss et des schistes micacés appartenant à la même formation géologique que ceux du massif du Simplon, et en plusieurs endroits le rocher, mis 43 — à nu, a été poli et strié par le passage des anciens glaciers, et présente cet aspect caractéristique connu des géologues sous le nom de roches moutonnées. C’est par ce point que nous commençons notre escalade. Une superbe et confortable habitation, élevée par un Anglais au milieu de ces sublimes solitudes, se dresse sur notre chemin et témoigne de l’admiration de ses hôtes pour cette nature sauvage et grandiose. La région est complètement dénudée. Les seules plantes ligneuses sont représentées par de petits bouquets de Calluna vulgaris Salisb., Rhododendron ferrugineum L., Juniperus alpina Clus, Vaccinium uliginosum L., V. myrlillum, V. rubrum (Vitis idea L.). La pelouse et les rochers sont garnis de : Sibbalda procumbens L. Chrysanthemoii alpinum L. Veronica fruticulosa L. — bellidifolia L. Trifolium alpinum L. Carex sempervirens Vill. Phleos alpinus L. Luzula spicata DC. — sudeticaDC. Agrostis alpina Scop. Avena versicolor Vill. Nardos stricta L. Festuca nigrescens L. — Halleriana Ail. Alchimilla vulgaris L. — alpina L. Phyteuma hemisphaericum L. Gnaphalion silvaticum L. — supinum L. Campanula barbata L. — nutans (Scheuchzeriana Vill.) Geum montanum L. Nous sommes parvenus ainsi jusqu’aux pieds des derniers escarpements du Belalphorn; le Lecideon geographicum cons¬ telle les rochers voisins de plaques jaunâtres, et le Stereocaulon tomentosum orne de ses fines dentelles blanchâtres les quelques lambeaux gazonnés qui persistent çà et là. Autour de nous, on remarque : Gentiane obtusifolia Willd. var. minor Gaud. — Kochiana Perr. Song. Potentilla grandiflora L. Sedum annuum L. Antennaria dioica Gaertn. Homogyne alpina Cass. Viola calcarata L. Achillios mosebatus Jacq. Silene rupestris L. Sempervivum montanum L. Hieracion glaciale Lach. — alpinum Vill. — glanduliferum Hoppe. Saxifraga moschata Wulf. Arnica montana L. Empetron nigrum L. Androsaces obtusifolium Ail. Azalea procumbens L. Primula viscosa Vill. Senecio incanus L. Solidago minuta Vill. Bupleuron stellatum L. Soldanella alpina L. Cherlera sediformis L. Aira flexuosa L. Luzula lutea DC. Meon Mutellinum Gaertn. Yeronica alpina L. Salix retusa L. Crépis aurea Cass. Poa alpina L. Polygonon viviparum L. Saxifraga aizoonia Jacq. — bryoidea L. Leontodon hastilis L. Erigeron uniflorus L. Orchis niger Scop. Gentiane nivalis L. Cardamine resedifolia L. Alchimilla pentaphylla L. Aspidion lonchitum Sw. Botrydion lunare Sw. Cerastion trigynum Vill. — arvense L. Carex curvula Ail. — canescens L. Selaginella spinulosa Braun. La neige, qui était tombée en abondance les jours précédents, couvrait encore le sol à cette altitude et rendait complètement inutile une ascension plus élevée. Après avoir goûté pendant quelques instants les charmes de ces hautes régions, nous h⬠tons donc notre retour à l’hôtel. Les nombreux ruisseaux qui parcourent la prairie dans ce trajet sont bordés d’une foule de plantes hygrophiles, parmi lesquelles : Juucus trifidus L. — atratus Lam. (Jacquini L.) — triglumis L.. — filiformis L. Carex stellulata Good. — ferruginea Scop. — sempervirens Vill. Carex caespitosa Good. — capillaris L. Saxifraga aizoidea L. — stellaris L. Eriophoron polystachyum L. Cirsiou spinosissimum Scop. Le soir, nous étions de retour à Brigue, et le lendemain le chemin de fer nous ramenait à Lyon. HERBORISATION MALLEVAL A CHAVANAY PAR M. A. BOULLU A moins de deux heures de Lyon, par le chemin de fer de la rive droite, se trouve une station intéressante et encore impar¬ faitement explorée. Elle se compose des gorges de Malleval, de celles de Chavanay et du plateau qui les sépare. La liste des plantes que j’y ai rencontrées, quelque incomplète qu’elle soit, engagera peut-être la Société botanique à y diriger une excur¬ sion. En quittant le chemin de fer à la station de Saint-Pierre-de- Bœuf (autrefois Saint-Pierre-des-Bois), au lieu de suivre la route qui monte à Mallevai et à Lupé, on passe un pont à droite et l’on rencontre bientôt un sentier rapide et pierreux qui conduit à Volan. Là, dans les murs de pierres sèches, on récoltera Campanula Erinus L., Draba muralis L., Géra¬ nium molle L., G. columbinum L., G. dissectum L., Par- melia caperata Ach., P. conspersa Ach., etc. Avant d’arriver à Yolan, on prend à gauche un chemin étroit, humide et encaissé qui permet d’atteindre plus tôt le Rocher des Pendus. Ce rocher, au sommet duquel on retrouve la pierre qui servait, dit-on, à assujettir le pied de la potence, se dresse presque à pic au-dessus du torrent de Malleval. Dans une petite prairie au milieu des vignes et sur les pelouses du rocher lui-même croissent : — 40 Trifolium striatum L. Nardurus Lachenalii G. G. Veronica verca L. Thesium divaricatum Jan. Plantago carinata Schrad. Phaiangium Liliago Schreb. Thymus Scrpyllum L. Galluna vulgaris Salisb. Festuca duriuscula L. — ovina L. Poterium Sanguisorba T;. Rosa hemitricha Ripart. var. minor Boullu. — canina L. — Lemanii Bor. et Pulsatilla rubra Lam., à qui la teinte lugubre de ses fleurs a fait donner dans le pays le nom de larmes des pendus. Cette plante est rare dans la région. Les vigmes phylloxérées sont remplies de Cota tincloria Gay, Crépis taraxacifolia ThuilL, Plerotheca nemausensis Cass., Erucaslrum Pollichii Schimp. A droite en descendant, à travers les éboulis, dans les fentes du rocber : Picridium vulgare Desf. Verbascum Boerhaavii L. (à feuilles obtuses). Hieracium Peleterianum Mer. Asplénium septentrionale Sw. — Adiantum-nigrum L. En remontant vers Volan : Lathyrus latifolius L. Ervum liirsutum L. Fœniculum officinale Ail. Iberis pinnata Gouan. Apium petroselinum L. Orobanche Galii Vauch. Anthriscus vulgaris Pers. Un sentier à travers les bords : Trifolium scabrum L. Trifolium Molinerii Balb. Barkhausia taraxacifolia DG. Pinus Pinea L. Rosa sepium Thuill. Barbarea præcox R. Br. Spergularia rubra Pers. ss conduit à Malleval; sur ses Medicago cinerascens Jord. — minima Lam. — denticulata Benth. Lathyrus sphæricus Retz. Gampanula Erinus L. Picridium vulgare Desf. Ceterack officiuarum Willd. Aristolochia Glematitis L. Gypsophila saxifraga L. Papaver dubium L. Antirrhinum Orontium L. Linaria arvensis Desf. Agrimonia Eupatoria L. Jasione montana L. Trifolium minus Sm. — procumbens L. — agrarium L. Rosa tomentella Léman. — malmundariensis Lej. Senecio gallicus Chaix. Umbilicus pendulinus DG. Arenaria serpyllifolia L. Dianthus Carthusianorum L. Convolvulus Cantabricus L. Potentilla argentea L. Bromus madritensis L. — tectorum L. — sterilis L. Sur les rochers en approchant du village : Helichrysum Stœchas DC., Sempervivum tectorum L., Anthémis col- — 47 — lina Jord., qui plus loin couvrira les pentes des collines. Les rochers qui supportent le village sont couverts de Cheiranthus Cheiri L., Iris germanica L. ; le long des murs croît Eruoa saliva Lam. Les rochers sombres, les ruines du château, les maisons noircies qui les couronnent forment une pyramide à l’aspect le plus pittoresque. Sous le pont qui aboutit à la route de Lupé au bord de l’eau : Juncus effusus L., Mentha aqualica L., M. nemorosa Willd. ? Anthriscus silvestris Hoffm. En face de Malleval, sur la mon¬ tagne que l’on gravit par un sentier en lacets : Myosotis versicolor Pers. — hispida Schl. — fallacina Jord. — Balbisiana Jord. Asplénium Trichomanes L. — Ruta-muraria L. — Halleri DG. — Breynii Retz (rare). Anthémis arvensis L. Sarothamnus purgans Godr. Genista pilosa L. Digitalis purpurea L. — grandiflora Ail. Viola canina L. — Riviniana Rchb. Ranunculus Chærophyllos L. — bulbosus L. — acris L. Roripa pyrenaica Spach. Anthémis collina Jord. Hypochœris glabra L. Sedum hirsutum Ail. En suivant la route on trouve dans les fossés humides : Ra¬ nunculus hederaceus L., Monlia fontana L.; sur les parois des rochers : Endocarpon miniatum Ach., E. complica¬ tion Ach., Parmelia compensa Ach., P. caperata Ach., Umbi- licaria pustulata Hoffm., Jungermannia Tamarisci L., Poly- trichum piliferum Schrad., des Hypnum et des plaques noires de Grimmia. Dans les lieux gazonnés : Vicia peregrina L., V. segeta- tis Thuill., V. angustifolia DC., Thymus Serpyllum L. à fleurs blanches, Arnoseris pusilla Gærtn. Je n’ai pas retrouvé en remontant vers Lupé Rosa Jordani Déségl., ni Tolpis bar¬ bota Willd., que j’y avais rencontrés il y a quinze ans. Quelque pressé que l’on soit par la soif, il est prudent, au moins au-dessous de Malleval, de s’abstenir de boire l’eau du torrent. Cette eau, quoique fraîche et limpide, cause une vive irritation à la gorge. On trouvera, à gauche de la route en montant, une petite grotte renfermant une source à laquelle les terrains qu’elle traverse n’ont pas communiqué des propriétés malfaisantes. Si l’on a beaucoup de temps devant soi, on peut suivre la route jusqu’à Lupé et de là se diriger sur Pélussin pour y dîner. Les plantes que l’on rencontrera sont celles des pentes du Pilât; la récolte sera satisfaisante. Mais si l’on a déjeuné solidement à Saint-Pierre-de-Bœuf, et que l’on veuille dîner à Chavanay, on reviendra à Malleval prendre le chemin de Pélussin ; au- dessous de ce bourg on pourra gagner la route qui descend à Cliavanay. Dans ce trajet de deux heures au moins j’ai remar¬ qué dans les prairies des Orchidées nombreuses. Les gorges de Chavanay, moins riches peut-être que celles de Malleval, quand on ne s’écarte pas de la route ou des nom¬ breux chemins qui la raccourcissent, offriront dans le haut : Rosa micrantha Smith, R. Lemanii Bor. à fruits subglobu¬ leux, le même à fruits allongés, R . comosa Rip. ; plus bas, près d’une maisonnette qui domine la route : Digitalis purpurea L., D. grandifiora AIL, D. lutea L., D. purpurascens Roth. Ce dernier a quelquefois les corolles si faiblement colorées que, sur le sec, il est très-difficile de le distinguer du D. lutea ; serait-ce un retour au type? Ces quatre espèces croissent là dans un terrain siliceux. Je suis persuadé qu’en franchissant le fond de la gorge on récolterait sur la pente opposée plusieurs espèces intéressantes. Les bords de la route de Chavanay, quand on a quitté les raccourcis, présentent une végétation variée, surtout à gauche; je n’ai malheureusement pas gardé la liste des espèces qui s’y rencontrent. Ceux qui n’auraient pas récolté le Campanula Erinus L. trouveront de quoi se dédommager dans les fentes des vieilles murailles. On est bientôt après arrivé à Chavanay, où l’on peut diner. Le train passe à 6 h. 32 et l’on arrive à Lyon à 8 h. 32. FLORULE DE LÀ PRESQU’ILE PERRACHE PAR L. SARGNON Il n’est pas toujours donné au botaniste 'de faire des excur¬ sions lointaines, sur les sommets alpestres ou pyrénéens, sur les plages de l’Océan ou de la Méditerranée, excursions qui lui offrent le double attrait du voyage et de la rencontre des plantes les plus rares de notre Flore ; mais il peut trouver autour de sa ville, comme le philosophe autour de sa chambre, des sujets d’étude qui ne sont pas sans charme pour lui, ni sans quelque utilité pour la science. Il est, en effet, intéressant d’observer et de noter dans les localités soumises par leur situation à des modifications successives les plantes qui s’y trouvent aux diffé¬ rentes époques, et de reconstituer ainsi une des scènes de la lutte pour l’existence, cette loi suprême qui régit les espèces végétales tout aussi bien que les espèces animales. C’est dans ce but que je me suis proposé de faire, à l’aide de visites réitérées, aux diverses saisons de l’année, le tableau aussi complet que possible des plantes qui croissent sponta¬ nément dans la partie de notre ville appelée presqu’île Perra- che, plutôt en souvenir de son état antérieur qu’en raison de sa configuration actuelle, et de comparer ce tableau à celui qui résulte des recherches des botanistes lyonnais, nos devan¬ ciers, de manière à constater la nature et le nombre des es¬ pèces qui ont disparu, et de celles qui ont persisté. - 50 Avant . asper — 1 a, b. — 3 a, b. R. . Psilurus nardoides Trin. — 2 a. — 3 b. 10 138 — Plantes caractéristiques des plaines alluviales de la Saône , du Rhône et de l’Ain. (Cultures, moissons [= m], graviers des bords du Rhône [= Rh.], de la Saône, etc.). Adonis autumnalis. — 1 a, c. — 2 a. A. æstivalis — m. — 1 b, c. — 2 a. A. flammea Jacq. — m. — 1 b, c. 2 a. Ranunculusgramineus. — le. — 2 a. Thalictrum majus Jacq. — 1 b. Th. expansum Jord. — Rh Th. medium Jacq. — Rh. Th. laserpitiifolium. — Rh. Th. galioides. — Rh. Th. flavum. — Rh. Nigella arvensis. — m. Delphinium Consolida. — m. Papayer hybridum. — m. Fumaria Vaillantii. — m. — 2 a. Erysimum cheiranthoides. Braya supina Koch. — S. Rh. inf. Iberis pinnata. — m. Neslia paniculata. — m. — 1, 2. Rapistrum rugosum. — Rh. Bunias Erucago. — m. — 1,2, 3. Diplotaxis, Erucastrum. Réséda Phyteuma. R. lutea, R. luteola. Linum marginatum. Poir. — Rh. Ononis campestris K. et Ziz. O. natrix Lamk. — Rh. Melilotus officinalis Willd. — Rh. M. arvensis Wallr. — m. M. alba Thuill. Tetragonolobus siliquosus Roth. Epilobium rosmarinifolium Uoeng. —■ Rh. Myricaria germanica. — Rh. Sedum anopetalum DC. Caucalis daucoides. — m. Scandix Pecten. — m. Valerianella carinata Lois. V. membranacea Lois. V. eriocarpa Desv. Centaurea solstitialis. C. aspera DC. — Rh. Filago spathulata Presl. Solidago glabra Desf. — Rh. Inula salicina. Xanthium strumarium. X. spinosum. Chlora perfoliata. Hyoscyamus niger. Physalis Alkekengi. Solanum ochroleucum Bast. — S. S. miniatum Bernh. S. villosum Lamk. Odontites serotina Rchb. — m. Melampyrum arvense Yeronica Buxbaumii Ten. Stachys germanica. S. annua. Plantago arenaria. P. Cynops. Passerina annua. — m. Hippophae rhamnoides. — Rh. Aristolochia Clematitis. Euphorbia Gerardiana Jacq. E. falcata. — m. E. Esula Salix (pl. espèces). Asparagus officinalis. Ornithogalum nutans. Allium acutangulum Schrad. Orchis fragrans — Rh. O. conopea. — Rh. Tragus racemosus Desf. Crypsis alopecuroides. — S. Kœleria phleoide3. Etc. Une remarque intéressante est l’absence totale clans les allu- vions, principalement dans celles de la Saône, des Orchidées et — 139 — des Fougères, observation faite déjà par Michalet (1) et M. La¬ croix (2); les alluvions du Rhône possèdent cependant quelques Orchis. Les espèces énumérées dans les deux listes qui précèdent ne sont pas toutes également caractéristiques : les unes, et c’est le plus grand nombre de la première énumération, ne se trouvent dans la région lyonnaise que sur les coteaux du Rhône et de la Saône et manquent complètement aux collines et aux plateaux du Lyonnais, du Beaujolais et de la Dombes ; d’autres, fréquentes dans la région des coteaux du Rhône, peuvent aussi se rencontrer, mais moins abondamment, dans les stations analogues des au¬ tres régions secondaires ; ce sont : Anemone rubra, Ranunculus Chærophyllos, R. monspeliacus, Iîelleborus, Berberis, Lepidium graminifolium, Helianthemum guttatum, Alsine viscosa, Géranium sanguineum, Anthyllis Vulneraria, Medicago cinerascens, Cytisus capitatus, Trigonella monspeliaca, Ilippocrepis comosa, Lathyrus hirsutus, Gerasus Mahaleb , Potentilla rupestris, Rubus tomentosus, Crassula rubens, SedumCepæa, S. sexangulare, Orlaya, Caucalis daucoides, Torilis nodosa, Tordylium maximum, Bupleurum Jacquinianum, B. falcatum, Scandix Pecten, Crucianella angustifolia, Lactuca saligna, Chondrilla juncea, Andryala sinuata, Campanula persici- folia, C. Rapunculus, Primula vulgaris, Verbascum blattarioides, Anchusa italica, Cynoglossum officinale, Echinospermum Lap- pula, Lithospermum officinale, Scrofularia canina, Odontites sero- tina, Veronica prostrata, Galeopsis angustifolia, Teucrium Cha- mædris, Armeria, Plantago arenaria, Chenopodium opulifolium, Rumex scutatus, Buxus, Quercus pubescens, Phalangium Liliago, Scilla bifolia, Allium sphærocephalum, Epipactis ovata, Carex Schreberi, Melica glauca, etc. On peut encore ajouter aux plantes constituant la Flore de cette région les espèces suivantes , plus fréquentes dans les régions voisines, et, par conséquent, nullement caractéristiques pour celle des coteaux du Rhône, où elles ne se trouvent que dans les points ordinairement sablonneux : Papaver Argemone. Teesdalia nudicaulis R. Br. — 1 a, b. — 2 a. — 3 b. Silene gallica. — 2 a. — 3 a. (1) Michalet. Botanique du Jura, p. 40. (2) Lacroix. Essai sur la végétation des environs de Mâcon , 1875, p. 11. — 140 — Spergula pentandra. — 1, 2, 3. Linum gallicum. —1,2,3. Malva moschata. — 1 b. — 2? — 3 a, b. Sarothamnus vulgaris. — 1,2, 3. Trifolium subterraneum. — 1. — 3. — R. T. elegans Savi. — 2. — 3. — R. Vicia lathyroides. — 1, 2, 3. Lathyrus angulatus. — 1, 2, 3. Potentilla collina (P. decipiens Jord.) — 2 a. — 3 a, b. Epilobium lanceolatum Seb. et Maur. — la. Herniaria incana. — 2 a. — 3 b. Bupleurum Jacquinianum Jord — 2 a. - Filago montana. — 1, 2, 3. Hieracium umbellatum. — 1, 2, 3. Andryala sinuata. — 1 b. — 2 ? — 3 b. Thrincia hirta. — 1 b, c. — 2. Jasione montana. — 1 b, c. Erica vulgaris. — 1,2, 3. Linaria Pelliceriana Mill. — 1 a. — 2 a. — 3 b. Anarrhinum bellidifolium Desf. — 1 b. Veronica acinifolia. — 1, 2, 3. V. triphyllos. — 1,2, 3. Polycnemum arvense. — 2 b. Aira agregata Jord. — 2 a. — 3 a. A. elegans Gaud. — 1 b. — 2 a. Festuca heterophylla Lamk. — 1,3. Nardurus tenellus Rechb. — 1 b, c. — 2 a. — 3 b. Etc. Enfin, les bois plus ou moins couverts, qu’on trouve prin¬ cipalement dans les vallons de la côtière méridionale, renfer¬ ment une série de plantes également peu caractéristiques, car elles se rencontrent dans toutes les stations analogues des diverses régions ; ce sont : Ranunculus nemorosus. Anemone nemorosa. Aquilegia vulgaris. Actæa spicata. R. Viola hirta V. odorata. V. silvestiis. Arenaria trinervia. Hvpericum montanum. H. hirsutum. GeraDium pyrenaicum. Oxalis acetosella. Rhamuus Frangula. Orobus tuborosus. Epilobium hirsutum. E. montanum. Circæa lutetiana. Sanicula europæa. Asperula odorata. Dipsacus pilosus. R. — 141 Phvteuraa spicatum. Pulmonaria vulgaris. Yeronica moutana. R. Lamium album. Galeobdolon luteum. Galeopsis Tetrahit. Melittis Melissophyllum. Stachya silvatica. Euphorbia dulcis. E. amygdaloides. Mercurialis perennis. R. Convallaria multiflora. G. majalis. Maianthemum bifolium. R.R. Taraus communis. Carex muricata. C. silvatica. G. digitata. Melica nutans. M. uuiflora. Festuca heterophylla. F. gigantea. R. Brachypodium pinnatum. Aspidium aculeatum. Polystichum Filix-mas. P. spinulosum. R. Athyrium Filix-fœmina. Scolopendrium officinale. Paris quadrifolia. La Flore des coteaux ne se présente pas partout avec la même richesse; on observe, en parcourant les diverses localités de cette région, des phénomènes particuliers de dispersion qu’il peut être intéressant d’examiner succinctement : 1° Les parties les plus riches , du moins en espèces dites rares, sont les coteaux qui s’étendent de Fontaines et de Sathonay au Vernay, près Lyon (1 a), et ceux situés entre la Pape et Montluel (1 b). Ils forment une falaise élevée, souvent abrupte, renfermant de nombreuses stations que les cultures n’ont pas encore détruites : pelouses, taillis bien exposés au midi (même dans la partie occidentale, grâce aux vallons trans¬ versaux) et possédant une Flore d’une richesse exceptionnelle. C’est, en effet, sur les coteaux seuls de la Pape et de Neyron que le botaniste peut récolter, dans les environs immédiats de Lyon, les Cistus salviœ Colius , Cy tisus biflorus , Crupina, Chrysocoma , Rliamnus saxatilis, Orchis ruber, Stipa pen - nata, Bromus maximus, etc., et quelques autres espèces qu’on retrouve aussi, mais seulement soit à Sain-Fonds ou à Oullins, comme les Dianthus silvestris, Bromus asper , soit au Mont- d’Or, comme YApliyllanthes; le voisinage du Mont-d’Or paraît, du reste, être la cause de la présence sur quelques points des coteaux du Rhône et de la Saône de plantes plus particulières à ce massif montagneux ; c’est ainsi qu'on trouve en face du Mont-d’Or, au Vernay et au-dessus de Fontaines, le Liliutn Martagon et le Stachys alpina. Nous verrons plus loin les autres analogies de végétation que les coteaux du Rhône présentent avec le Mont-d’Or lyonnais ; — 142 — 2° Les Balmes viennoises (2 a, b) se distinguent des coteaux qui précèdent par leur relief moins accusé, les cultures qui occupent presque partout le sol, la rareté dés pelouses et des tail¬ lis, et, comme conséquence, l’absence ou la rareté de beaucoup de plantes fréquentes dans ces stations de la côtière méridionale de la Dombes, particulièrement des Orchis ; les espèces des sables et des graviers y sont seules bien représentées. On doit cepen¬ dant faire exception pour les bois qui s’étendent de Janeyriat à Anthon, où l’on retrouve les Orchidées et autres plantes inté¬ ressantes des coteaux du Rhône, les buttes de Décines possé¬ dant quelques espèces spéciales, et les balmes de Sain-Fonds et Feyzin où croissent Dianthus silvestris , Convolvulus can- tabricus, etc. Cette absence d’une certaine catégorie d’espèces est du reste compensée par la présence de plantes manquant aux autres parties du Lyonnais, ou rares, comme : Cerastium arvense , Pulsatilla propera Jord., Rhamnus Villarsii, Tri¬ folium Bocconi, Linaria supina , Andropogon Gryllus , etc.; 3° Les coteaux du Lyonnais proprement dit (3 b), malgré leurs nombreux accidents topographiques, n’ont pas la richesse des coteaux de la Dombes ; la cause en est aussi à la fréquence des cultures, à la rareté des pelouses et des taillis, sauf dans les points où affleurent les roches sous-jacentes, gneiss et granités, mais où la végétation est alors tout à fait distincte de celle habituelle à la région des coteaux. Ces caractères particuliers expliquent la rareté des Coronilla Emerus , Ononis Columnœ , Aster Amellus , etc., si caractéristiques par leur abondance dans la côtière méridionale de la Dombes, et qu’on ne trouve ici que dans quelques stations, à Oullins , Laval, Yvour. Une autre cause d’appauvrissement provient de la direction N. S. de ces coteaux, qui rend rares les expositions méridionales, ne se présentant que dans les vallées ou échancrures transver¬ sales. Cependant la Flore thermophile y est assez bien repré¬ sentée par les Ranunculus cyclophyllus , R. lugdunensis , Chrysocoma , Tulipa, Bromus asper, Gastridium lendigerum , Adiantum , dans les environs de Sainte-Foy et d’Oullins, et même les Celtis australis, Quercus Ilex, à Grigny ; rappelons, de plus, que ces coteaux possédaient autrefois le Cistus salviœ- folius, au-dessus de Charly, de même que les Balmes viennoises l’avaient aussi, en face, à Saint-Priest. — 143 — La végétation des plaines alluviales présente à son tour d’as¬ sez notables différences, suivant qu’on l’étudie dans les val¬ lées de la Saône, du Rhône inférieur (au-dessous de Lyon), du Rhône supérieur (au-dessus de Lyon), et dans celle de l’Ain. Dans la vallée de la Saône, soit du côté de la Dombes (1 a), soit du côté du Beaujolais (3 a), on trouve parmi les plantes les plus caractéristiques : Aristolochia Clematitis , Erysimum cheiranihoides, Crypsis alopecuroides , Âlthcea officinalis, Braya supina, Tulipa silvestris , et ces espèces descendues soit du Doubs ou du Jura, parla Saône, soit des montagnes du Beaujolais par l’Ardière et l’Azergue, comme Fritillaria Meleagris, Lychnis silvestris , Géranium nodosum , etc. Les alluvions de la vallée du Rhône ont aussi, dans leur partie inférieure, au-dessous de Lyon, les Aristolochia Clematitis, Braya supina de la vallée de la Saône ; mais elles possèdent de plus les plantes suivantes , tout à fait caractéristiques des bords de ce fleuve : Hippophae, Myricaria, Linum marginatum, Plantago Cynops, Ononis natrix, et surtout les espèces des¬ cendues des montagnes du Bugey, telles que : Hutchinsia , Helianthemum canum, Chlorocrepis, Sideritis hyssopifolia, Teucrium montanum, Calamagrostis argentea, etc. Ces der¬ nières se trouvent particulièrement sur les bords du Rhône, de Jonages à An thon, et sur les bords de la Valbonne et de la rivière d’Ain avec Polygala exilis, Scabiosa suaveolens, les Helianthemum pilosum, H. apenninum , Orchis fragrans, Phleum arenarium, etc. On les retrouve aussi dans la plaine du Bas-Bugey, c’est-à-dire les alluvions de l’Ain, de l’Albarine et du Rhône s’étendant au pied des monts du Bugey, depuis Pont-d’Ain jusqu’à Loyettes (Ambronay, Château - Gaillard, Ambérieux, etc.) ; ces territoires possèdent de plus les espèces rares suivantes : A lyssum montanum, A Isine Bauhinorum Gay, Seseli glaucescens Jord., Linaria supina, Allium fal- lax, etc., et plus rare encore, Daphné cneorum. Enfin, si l’on compare la végétation que nous venons de dé¬ crire avec celle des alluvions du Doubs, de la Loire et des stations identiques situées à peu près sous le même climat, on constatera les plus grandes analogies. Sur les bords du Doubs et de la Loue, nous voyons, en effet (d’après Michalet, l. c, p. 39), les nombreux Saules, les Thalictrum, les Epilobium rosmarinifolium, Œnotliera biennis, Euphorbia Gerardiana 141 — et Esula, Seclum anopetalum, Erucastrum Pollichii qui habi¬ tent les bords de nos deux fleuves, et principalement les Inula britannica , Braya supina, Crypsis alopecuroides, plus parti- liers à la Saône et au Rhône inférieur. De même les moissons des alluvions du Doubs contiennent, comme celles du Rhône : Delphinium Consolida, Fumaria Vaillantii, Filago spathu- lata, Adonis flammea et œstivalis, Euphorbia falcata, Centau- rea Calcitrapa , etc. Voici, au surplus, l’énumération des principales espèces communesàla fois aux alluvions du Doubs (D.) et à celles de la Saône (S.), du Rhône (Rh.) et de l’Ain (A.) ; nous les avons choi¬ sies parmi les plus caractéristiques de la région : Adonis autumnalis. D. S. lih, A. A. æstivalis. — id. A flammea. — id. Thalictrum angustifolium. — id. Th. galioides. — id. Thalictrum flavum. — id. Th. lucidum. Rh. A. Delphinium Consolida. D. S. Rh. A Fumaria Vaillantii. D. S ? Rh. F. officinalis D. S. Rh. A. Braya supina. D. S. Rh. inf. Erysimum cheiranthoides. D. S. Erucastrum Pollichii. D. S. Rh. A. Althæa officinalis. D. S. Ononis campestris. D. S. Rh. A. Melilotus alba. — id. M. officinalis. — id. M. macrorhiza. — id. Lathyrus aphaca. —id. L. hirsutus. — id. Herniaria glabra. — D. S ? Rh. A. Sedum anopetalum D. S ? Rh. A. S. reflexum. D. S. Rb. A. Amrni majus (errât.). Orlaya grandiflora. D. Rh. A. Gaucalis daucoides. D. Rh. Scandix Pecten. D. S. Rh. A. Asperula arvensis. D. Rh. A. Valerianella Morisonii. D. Rh. (err. Centaurea Calcitrapa. D. S. Rh. A. Filago spathulata D. Rh. A. Tanacetum vulgare. D. S. Inula Britannica. D. S. Rh. Chondrilla juncea. D. S. Rh. A. Barkhausia fœtida. — id. Thrincia hirta. — id. Lactuca saligna. — id. Xanthium Strumarium. D.S. Rh. X. spinosum. — id. Verbascum phlomoides. — id. V. blattarioides. — id. Heliotropium europæum. D.S. Rh. A. Physalis Alkekengi. — id. Hyoscyamus niger. — id. Teucrium Scordium. — id. Menthæ sp. — id. Polycnemum majus. — id. Passerina annua. — id. Euphorbia Gerardiana. — id. E. falcata. — id. E. platyphylla. — id. E. Esula. — id. Salix pl. esp.princb S. incana. —id. Fritillaria Meleagris. D. S. Ornithogalumsulfureum. D.S. Rh. A. Crypsis alopecuroides. D. S. Cynodon dactylon. D. S. Rh. A. Sans compter les plantes aquatiques telles que Ranunculus trichophyllus Chaix, R. divaricatus Sclirank, Nymphœa, Myriophy llum verticillatum, M. spicatum , Hippuris, Senecio — 145 — paludosus, Gratiola, Polygonum dubium, Alopecurus genicu- latus , Equisetum hyemale, etc., dont nous reparlerons dans un paragraphe particulier. On voit, de plus, en poursuivant ce travail de comparaison, que les espèces suivantes, fréquentes dans lesalluvions du Rhône et de l’Ain, manquent au contraire à celles du Doubs : Ranunculus gramineus. Nigellæ sp. Erucastrum obtusangulum. Diplotaxis tenuifolia. D. muralis. Hutchinsia petræa. Iberis pinnata. Bunias Erucago Rapistrum rugosum. Gypsophila saxifraga. Ononis natrix. Tetragonolobus siliquosus. Myricaria germanica. Torilis nodosa. Centaurea paniculata. Iventrophyllum lanatum. Xeran.tb.enmm inapertum. Helichrysum Stœcbas. Artemisia campestris. Pterotbeca nemausensis. Barkhausia setosa. Podospermum laciniatum. Cblora perfoliata. Anchusa italica. Cynoglossum pictum. Scrofularia canina. Calamintba nepeta. Plantago Cynops. Hippopbae rhamnoides. Equisetum ramosum. E. variegalum. Ces plantes sont ou des espèces descendues des montagnes de la Savoie et du Bng’ey, ou des espèces méridionales remontant la vallée du Rhône, la plupart jusqu’à Genève. De même la vallée du Rhône manque de quelques espèces de l’Europe centrale qu’on trouve dans les alluvions du Doubs, comme Conjdalis cava Schweig. et Kœrt., Silene noctiflora , Salix hippophæfolia Thuill., etc. La comparaison avec la flore des alluvions de la Loire, dans la plaine du Forez principalement, permet aussi de constater une certaine analogie de végétation, qui se traduit par la pré¬ sence, dans les stations identiques des deux vallées, des plantes suivantes : Adonis autumnalis. A. æstivalis. A. flammea. Delphinium Consolida. Diplotaxis muralis. Neslia paniculata. Melilotus alba. M. altissima. Œnothera biennis. Orlaya grandiflora. Turgenia latifolia. Caucalis daucoidcs. Scandix pecten. Torilisnodosa. Bupleurum rotundifolium. Ammi majus. Galium viridulum. Herniaria glabra. 146 — Asperula arvensis. Valerianella Morisonii. Inula Britannica. Kentrophyllum lanatum. Gentaurea Galcitrapa. Podospermum laciniatum. Chondrilla juncea. Xanthium strumarium. Anchusa italica. Scrofularia canina. Galeopsis angustifolia. Ajuga chamæpitys. Plantago arenaria. Polycnemum majus. Passerina annua. Aristolochia Clematitis. Euphrasia falcata. Gagea arvensis. Phleum asperum. Agropyrum caninum. Cependant les espèces suivantes de la vallée du Rhône ne pé¬ nètrent pas (ou très-rarement) dans la plaine du Forez : Fumaria capreolata. Braya supina. Erucastrum obtusangulum. E. Pollichii. Diplotaxis tenuifolia (R. R.). Iberispinnata. Bunias Erucago. Rapistrum rugosum (R. R.). Réséda Phyteuma. Gypsophila Saxifraga. Linum marginatum. L. tenuifolium (R. R.). Althæa officinalis (R. R.). Ononis campestris. O. natrix. Tetragonolobus siliquosus. Sedum anopetalum. Filago spathulata. Xanthium spinosum. Chlora perfoliata. Calamintha Nepeta. Plantago Cynops. Euphorbia Gerardiana. Myricaria germanica. Hippophae rhamnoides. Salix incana. Fritillaria Meleagris. Tulipa silvestris (R. R.). Crypsis alopecuroides. Sans parler des plantes des montagnes du Bugey descendues sur les bords du Rhône, comme Hutchinsia petrœa, Chlorocre- pis , etc., qui ne peuvent se retrouver sur les bords de la Loire. 2° Région du Mont-d’Or, de la Chassagne et d'Oncin. La plus grande partie du massif du Mont-d’Or lyonnais, les collines de la Chassagne, d’Alix, de Theizé, le massif d’Oncin, constituent une région botanique que l’ensemble de sa végéta¬ tion sépare nettement des parties voisines du Lyonnais et du Beaujolais. Cette région , enclavée entre le Beaujolais et le Lyonnais proprement dit, est limitée : au nord, par une ligne qui s’étend de Villefranche à Blacé, puis s’infléchit vers Montmelas et Rivolet jusqu’au Saule-d’Oingt (col situé entre Cbatoux et Oingt) ; à l’ouest, par une ligne N.-S qui se dirige du Saule- — 147 d’Oingt à Bully, en passant sous Oingt et le Bois-d’Oingt ; au midi, cette limite suit la Turdine et la Brevenne jusqu’à son confluent sous Lozanne, passe entre Civrieux et Dommartin, près de Dardilly et suit le ruisseau des Planches jusqu’à Vaise ; enfin, à l’est, cette région est limitée par la partie des coteaux de la rive droite de la Saône qui s’étend de Villefranche à Lyon. Elle comprend donc : 1° Le massif du Mont-d’Or, dont les principaux points sont les pelouses qui s’étendent du Mont-Verdun à la Garenne et à la Groix-des Rampeaux; le Mont-Toux et le sommet des carrières de Couzon, le Mont Oindre, etc. ; 2° Les collines qui s’étendent de Villefranche à Chazey-d’Azergues et Saint - Jean-des Vignes (Limas, Pommiers, Alix, etc. ) ; 3° Les basses montagnes de Montmelas à Châtillon-d’Azerguos ( Cogny, Theizé, etc.) ; 4° Le plateau d’Oncin et de Bully. Les différentes parties de ce territoire offrent des orientations et des expositions variables, indiquées du reste dans la descrip¬ tion géographique du Mont-d’Or et du Beaujolais que nous avons donnée dans le premier chapitre de cet ouvrage. Nous rappellerons seulement que quelques points de ces basses mon¬ tagnes atteignent des altitudes assez élevées : 651 mètres au Signal de Theizé, 625 mètres au Mont-Verdun, 612 mètres au Mont-Toux, 467 mètres au Mont-Cindre, etc. Les terrains qui prédominent dans cette région sont les roches de sédiments appartenant aux terrains du trias, du lias et du jurassique inférieur (grès bigarrés, marnes et calcaires du lias, calcaires du bajocien et du bathonien) ; ils donnent des sols le plus souvent fragmentaires ou compactes, rarement sa¬ blonneux (au niveau des grès) ; puis viennent les terrains de transport, alluvions anciennes soit des glaciers de la Brevenne et de l’Azergues dans la partie occidentale ( massif d’Oncin, Alix, etc.), soit du glacier du Rhône, dans la partie orientale (coteaux de la Saône et base du Mont-d’Or, où Ton trouve encore un lehm local particulier) ; enfin les roches primitives et méta¬ morphiques du Lyonnais et du Beaujolais (gneiss, granités, granités porphyroïdes, carboniférien), qui n’apparaissent que sur les confins de la région et dans les vallons qui rayonnent à la base du Mont-d’Or. Ce sont les localités dont le sol est constitué par les terrains de sédiments (marnes et calcaires du lias et du jurassique infé- 148 — rieur), les terrains glaciaires alpins, ainsi que le lehm du Mont- d’Or, qui possèdent seuls la végétation caractéristique de cette région, énumérée plus bas. Nous aurions voulu pouvoir dresser pour elle un tableau comparatif de la dispersion des espèces ca¬ ractéristiques dans chacune des parties qui la constituent, ana¬ logue à celui que nous avons établi pour la région des coteaux ; mais les renseignements que l’on possède sur la flore des col¬ lines de la Chassagne, de Theizé et d’Oncin, n’ont pas été re¬ cueillis avec assez de précision. Nous nous bornerons donc à donner l’énumération des espèces caractéristiques de la végéta¬ tion du Mont-d’Or lyonnais, en indiquant seulement, pour les plus intéressantes d’entre elles, si elles ont été observées dans les autres parties de cette région (Mont-d’Or, 1 ; la Chassagne, Alix, Theizé, etc, 2 ; Oncin, Bully, 3). Nous ne saurions trop insister sur l’imperfection de ce travail et pour qu’il soit com¬ plété par les observateurs locaux. Enumération des especes caractéristiques de la deuxieme région , princi¬ palement du Mont-d’Or lyonnais. Thalictrum majus Jacq. — 1, 2. — R. Th. montanum Wallr. ■ — 1, 2. — R. Th. collinum Wallr. — 1,2. — R. Th. glaucescens Willd. —2. — R. ITepatica triloba Chaix. — 2. R. R. Berberis vulgaris. — 1,2, 3, Papaver dubiurn. — 1. P. hybridum. —1, 2. Fumaria Vaillantii Lois. — 1. F. parviflora Lamk. — 1. Corydalis lutea. — 1. — R. R. Arabis sagittata Rchb. — 1,2. Erysimum orientale R. Br. — 1. — R. R. Farsetia clypeata R. Br. — 1,2. — R. R. Thlaspi perfoliatum. — 1, 2, 3. Iberis pinnata. — 1. Bifora testiculata Spreng. — 1. — R. R. Myagrum perfoliatum. — 1. Neslia paniculata Desf. — 1. Helianthemum obscurum Pers. — 1, 2, 3. H. salicifolium Pers. — 1, 2. H. pulverulentum DC. — 1,2, 3. ? H. guttatum Mill. — 1, 2. ? 149 — Réséda Phyteuma. Polygala oxyptera Rchb. — 2. P. comosa Schk. — 1. Cucubalus baccifer. — 1,2. Silene italica Pers. — 1. Buffonia macrosperma Gay. — 1.2. — R. B. perenis Pour. — 2. R. Linum tenuifolium. Althæa hirsuta. — 1. Acer monspessulanum. — 1. A. platanoides. — 1. — R. / A. opulifolium Vül. — 1. — R. A. Pseudoplatanus. — 1. Géranium sanguineum. — 1, 2, 3. Spartium junceum. — 1, 2. — R. Genista horrida PC. — RR. G. tinctoria var. lasiocarpa Car. — 1, 2. Cytisus Laburnum. — 1. Ononis Columnæ AU. — 1. Anthyllis Vulneraria. 1, 2, 3. Medicago ambigua Jord. — 1. M. denticulata. — 1. M. Timeroyi Jord. — 1,2. Trigonella monspeliaca. — 1, 2. Melilotus arvensis Wallr. — 1, 2. M. Petitpierreana Willd. Trifolium medium. — 1,2. T. alpestre. — 1,2. T. rubens. — 1. T. montanum. — 1, 2, 3. ?? Coronilla Emerus. — 1,2, 3. G. minima. — 1. Onobrychis supina DC. — 1 — R. Vicia tenuifolia Roth. — 1. Lathyrus latifolius. — 1, 2. Orobus niger. — 1, 2. Orobus vernus. — 1. ? Cerasus Mahaleb Mill. — 1,2, 3. Fragaria elatior Ehrh. — 1,2. F. collina Ehrh. — 1,2. Rubus rusticanus More.; — R. rhamnifolius W. N.j R. nemorosus Ilayn. Rosa fastigiata Bast. — 1,2. R. systyla Bast. — 1,2 — 150 — Rosa leucochroa Desv. — 1,2. R. ramosissima Rau. — 1. — R. R. Carioti Chah. — 1. — R. R. Pouzini Trait. — 1. R. Timeroyi Chab. — 1. — Pt R. collina Déségl. — 1,2. R. flexuosa Rau. — 1,2. R. cheriensis Déségl. — 1,2. R. lugdunensis Déségl. — 1,2. R. Vaillantiana Redouté. — 1. — R. R. comosa Rip. —• 1. R. nemorum Rip. — 1. — R. Sorbus Aria Crantz. — 1,2, 3. S. torminalis Crantz. —1,2. Amelanchier vulgaris Mœnch. — 1. Epilobium spicatum Lamk. — 1. E. rosmarinifolium Hœng. — 1. Polycarpum tetraphyllum. Sedumlugdunense (Jord.). — 1. S. sexangulare. — 1,2. S. anopetalum DC. S. dasyphyllum. — 1. Caucalis daucoides. — 1, 2. C. leptophylla. — 2. Torilis nodosa Gærtn. — 1. Orlaya grandiflora Hoffm. O. platycarpa Koch. — 1. — R. Peucedanum Cervaria. —1,2. Seseli coloratum Ehrh. — 1. Bupleurum rotundifolium. — 1,2. Bupleurum aristatum Bartl. — 1. Trinia vulgaris DC. — 1. Bunium Bulbocastanum. — 1. — 2. ? Bifora testiculata M. Bieb. — 1. — R. R. Lonicera etrusca Santi. — 1. Cornus mas. — 1,2. Asperula arvensis. — 1. Rubia peregrina. — 1. Galium corrudæfolium Vill. — 1,2. G. Timeroyi Jord. — 1. G. divaricatum Lamk. — 1. G. ruricolum Jord. — 1,2. G. tricorne With. —1,2. Valerianella membranacea. — 1. — 151 — Scabiosa patens Jord. —1. Globularia vulgaris. — 1,2, 3. ? Cirsium acaule AU. — 1, 2, 3. Carlina chamæleon Vill. — 1. ? Leuzea conifera DC. — 1. —R. Centaurea lugdunensis Jord. — 1. Kentrophyllum lanatum Duby. — 1, 2, 3. Xeranthemum inapertum Willd. — 1 ?—-2. Helichrysum Stœchas DC. — 1. Gnaphalium dioicum. — 1, 2. Micropus erectus. — 1, 2. Erigeron serotinus Weihe. — 1. Aster Amellus. — 1. Senecio fiosculosus Jorcl. — 1. ? S. gallicus Vill. — 1. Inula montana. — 1. I. liirta. — 1,2.? I. salicina. — 1,2.? Chrysanthemum corymbosum. — 1. Pterotheca nemausensis Cass. — 1. Crépis nicæeusis Balb. — 1. — R. Barkhausia setosa DC. — 1. Podospermum laciniatum DC. — 1. Leontodon hastilis. — 1, 2. L. crispus Vill. — 1. R. Hypochoeris maculata. — 1. Campanula Medium. — 1,2. C. persicifolia. — 1,2. C. linifolia. — 2. —R. Pirola minor. — 1,2. Monotropa hypopitys. — 1, 2, 3, ! Clilora perfoliata. — 1. Gentiana Cruciata. — 1,2. G. ciliata. — 1. Convolvulus oantabricus. —1. ? Physalis Alkekengi. — 1, 2, 3. ! Anchusa italica. Cynoglossumpictum Ait. Lithospermum purpureo-cæruleum. — 1, 2, 3 Digitalis grandiflora Lamk. — 2. D. lutea. — 1,2. Euphrasia lutea. — 1,2. Melampyrum cristatum. — 1, 2, 3. ! M. arvense. — 1,2, 3. — 152 — Veromca prostrata. — 1. V. spicata. — 1. Orobanche cruenta Bertol. — 1,2. O. epithymurn DC. — 1. O. Teucrii Hffm. —1, 2, 3. ? O. Picridis Vauch. — 1. — Pt. O. Cervariæ Suard. — 1. — R. G. unicolor Bor. — 1. — R. Calamintha officinalis Mœnch. Stachys annua. — 1, 2, 3. ? Brunella grandiflora Mœnch. — 1,2. Ajuga Chamæpitys Schreb. Teucrium montanum. — 2. — R. T. Polium. — 2. — R. Lavandula vera DC. — 1. — R. R. Rumex scutatus. — 1,2. Daphné Laureola. — 1. Thesium divaricatum J an. — 1. Buxus semperyirens.— 1, 2, 3. Maianthemum bifolium DC. — 1,2. Rus eus aculeatus. Narcissus Pseudonarcissus. — 1. 2. N. incomparabilis Mill. — 1. — R. R. Lilium Martagon. — 1,2. Ornithogalum sulfureum. — 1, 2. Gagea arvensis. — 1, 2, 3. Iris fœtidissima. — 1. Orchis hircinus Crantz. — 1,2. O. pyramidalis.— 1, 3. O. purpureus Huds. — 1,3. O. militaris. — 1. O. Simia. — 1, 2, 3. Ophrys anthropophora. — 1,2, 3. O. aranifera. — 1. O. fucifera Rclib. — 1. O. apifera Huds. — 1. O. muscifera Huds. — 1. Epipactis nidus-avis AU. — 1. E. lancifolia DC. — 1. E. ensifolia Sw. — 1. E. rubra AU. — 1, 2, 3. E. latifolia AU. — 1,2. E. microphylla Sw. — 1. — R. Limodorum abortivum Sw. — 1. 153 — Aphyllanthes monspeliensis. — 1. Carex nitida Host. — 1, 2, 3. C. tomentosa. — 1. C. montana. — 1. C. gynobasis Vill. — 1. C. humilis Leyss. — 1,2. C. ornithopoda Willcl. — 1. Avena lucida Bert. — 1. R. R. Melica glauca Schylt. — 1,3. Festuca rigida Kunth. Bromus madritensis. — 1. B. asper. — 1. Polypodium calcareum Sw. — 1. — R. Un grand nombre des espèces qui précèdent sont ou tout à fait spéciales à cette région ou communes avec la région des coteaux seule; la plupart ne se rencontrent jamais dans les autres parties du Lyonnais, du Beaujolais ou dans la Bombes ; il faut excepter cependant Y Acer monspessulanum , qui a été retrouvé dans quelques rares stations bien exposées des vallées du Lyon¬ nais, et les Acer platanoides , A. pseudo-platanus , les Sorbus Aria,S. torminalis, Amelanchier,Epilol)iumspicatum, Pirola minor , etc., qui sont des espèces montagnardes, les premières accidentelles, les autres plus ou moins répandues dans les monts du Lyonnais et du Beaujolais. Du reste, pour compléter la végétation du Mont-d’Or, on doit ajouter à l’énumération qui précède les espèces suivantes fré¬ quentes dans cette région, mais que leur présence dans d’autres parties du Lyonnais rend aussi moins caractéristiques ; telles sont : Helleborus fœtidus. Alyssum calycinum. Thlaspi arvense. Lepidium graminifolium. Helianthemum vulgare Gcertn. H. procumbens Dun. Réséda lutea. R. luteola. Polygala vulgaris. Saponaria vaccaria. Genista pilosa. G. tinctoria. Medicago maculata. M. cinerascens Jord. Hippocrepis comosa. Vicia Cracca. V. sepium. Rosa Lebmanii Bor. R. cinerascens Dum. R. Pugeti Bor. R. sepium Thuill. R. tomentella Lem. R. squarrosa Rau. R. sphærica Gron. R. virgultorum Rip. R. dumalis Bechst. R. cuspidatoides Crêp. Potentilla collina. 11 — 154 — P. opaca. Echinospermum Lappula. P. micrantha. Lithospermum officinale. Epilobium lanceolatum. L. arvense. Tordylium maximum. Allium vineale. Peucedanum oreoselinum. Scilla autumnalis. Crucianella angustifolia. Gagea arvensis. Serratula tinctoria. Orchis ustulatus. Gnaphalium silvaticum. 0. bifolius. Artemisia campestris. 0. Morio. Iuula conyza. 0. masculus. Tragopogon major. 0. conopeus. Vincetoxicum officinale. Epipactis ovata. Calamintha Nepeta. Carex divulsa. Clinopodium vulgare. C. glauca. Galeopsis angustifolia. Phleum præcox. Stachis recta. Bromus erectus. Brunella alba. Br. squarrosus. Teucrium chamædrys. Ceterach officinarum. Et dans les bois frais, les espèces indiquées plus haut dans ces stations de la région des coteaux, mais avec ces différences que les Actæa spicata, Dipsacus pilosus, Veronica montana, Maianthemum , rares dans les vallons des coteaux du Rhône, sont ici bien plus fréquents, et que certaines de ces mêmes sta¬ tions, principalement les vallées qui rayonnent à la base du Mont-d’Or, renferment de plus : Isopyrum thalictroides , Lychnis silvestris, Géranium nodosum , Epilolnum spicatum, Adoxa moschatellina , Prenanthes purpurea , Lysimacliia nemorum et autres espèces des vallées et des monts du Lyonnais. Plantes spèciales à la deuxième région. — Ainsi que nous l’avons déjà indiqué plus haut, un grand nombre d’espèces figurent à la fois dans les énumérations des plantes caractéris¬ tiques des deux premières régions (coteaux du Rhône et Mont- d’Or) ; leur comparaison montre que les espèces tout à fait propres au Mont-d’Or sont : 1° Des plantes méridionales ou thennophiles, appartenant à trois catégories distinctes : des espèces ne remontant pas, ou rarement, plus haut que le Mont-d’Or, dans la vallée du Rhône, comme : Genista horrida, Leuzea conifera , Posa Pouzini , Sparlium junceum (se trouvant aussi dans quelques stations chaudes du Beaujolais) et Y Apliy liant lies (aussi dans quelques points de la côtière méridionale de la Dombes) ; — des plantes se retrouvant dans les vallées chaudes du Bugey méridional, telles 155 — que: Acer monspessulanum, A. opulifolium, Loniceraetrusca, Lavandula vera ; — les espèces suivantes plutôt erratiques qu’appartenant à la flore naturelle : Corydalis lutea, Erysi- mum orientale, Farsetia clypeata, Buffonia macrosperma et perennis, Orlaya platycarpa, Bifora testiculata, etc. ; 2° Des plantes montagnardes, les unes caractéristiques de la végétation des monts du Jura, comme les Polygala comosa, Cytisus Laburnum, Gentiana Cruciata, G. ciliata, Chlora perfoliala, Polypodium calcareum, les autres communes à toutes les régions montagneuses et croissant indifféremment dans les monts'du Lyonnais et dans ceux du Bugey, telles que les Sorbus Aria, Acer pseudoplatanus, A. platanoides, Gna- phalium dioicum et Pirola minor. On doit remarquer que la plupart de ces plantes sont limitées aux sommités du Mont-d’Or ; quelques-unes seulement se retrouvent dans d’autres localités de la région, au Signal de Theizé, par exemple, ou dans les environs de Cogny, de Chazay, etc. Comparaison de la végétation du Mont-d’Or avec celle des coteaux du Rhône, des monts de Crèmieux et du Bugey. — Quant aux espèces communes à la région du Mont-d’Or et à celle des coteaux du Rhône, il est superflu d’en donner le ta¬ bleau complet ; nous nous contenterons de signaler seulement les espèces suivantes d’autant plus caractéristiques qu’elles ne se rencontrent jamais dans les autres régions : Thalictrum majus. Th. collinum. Th. montanum. Helianthemum saLicifolium. H. pulverulentum. Trifolium alpestre. Tr. rubens. Coronilla minima. Lathyrus latifolius. Rosa lugdunensis. Peucedanum Cervaria. Seseli coloratum. Trinia vulgaris. Rubia peregrina. Galium corrudæfolium. Carlina chamæleon. Centaurca lugdunensis. Aster Amellus. Inula montana. Leontodon crispus. Campanula Medium. Euphrasia lutea. Veronica prostrata. Orobanche cruenta. Brunella grandiflora. Daphné Laureola. Thesium divaricatum. Iris fœtidissima. Orchis hircinus. O. purpureus. O. pyramidalis. Ophrys anthropophora. O. ara ni fera. O apifora. 156 Ophrys muscifera. Epipactis lancifolia. E. rubra. Carex humilis. Garex montana. C. gynobasis. C. ornithopoda. Bromus madritensis. Quelques espèces seulement des coteaux du Rhône ne se ren¬ contrent pas au Mont-d’Or; nous citerons les Cistus salviœfo- lius , Orchis ruber, Andropogon Gryllus, plantes méridionales qu’on ne trouve pas ailleurs dans notre région ; les Dianthus siluestris, Artemisia camphorata, Rhamnussaxatilis , Cytisus biflorus, Centaurea Crupina , Chrysocoma Lynosyris , autres espèces thermophiles se retrouvant dans les monts de Crémieux ou du Bugey méridional, — et des plantes entraînées par les eaux du Rhône au pied des coteaux sur lesquels elles se sont plus ou moins définitivement installées, comme Hutchinsia petrœa, Chlorocrepis staticifolia, etc. Une autre analogie remarquable est celle qu’on observe entre la végétation des coteaux du Rhône, du Mont-d’Or, de l’île calcaire de Crémieu et des basses montagnes du Jura méri¬ dional. La liste qui suit contient les plus intéressantes des espèces communes soitàces quatre régions, soit à trois ou deux seulement d’entre elles, mais l’une étant la région des coteaux du Rhône (— 1) ou du Mont-d’Or (= 2), l’autre la région de Crémieux (= 3), ou le Bugey (= 4.) Hepatica triloba. — 2, 4. RR. Thalictrum aquilegifolium. — 1,4. R. Anemone rubra. — 1, 3, 4. Hutchinsia petræa. — 1, 3, 4. Thlaspi perfoliatum. — 1, 2, 3, 4. Helianthemum salicifolium. —1,2,3 Polygala comosa. — 2, 3, 4. Dianthus silvestris. — 1, 3, 4. Silene italica. — 1, 2, 4. Cerastium arvense. — 1, 3, 4. Althæa hirsuta. — 1, 2, 3, 4. Acer monspessulanum. — 2, 3, 4. A. opulifolium. — 2, 4. A. platanoides. — 2, 4. R. A. pseudoplatanus. — 2, 4. R. Géranium sanguineum. — 1, 2, 3, 4. Rhamnus saxatilis. — 1, 3, 4. Cytisus Laburnum. — 2, 3, 4. C. capitatus. — 1,3, 4. C. biflorus. — 1, 3. R. Ononis Columnæ. — 1, 2, 3. Medicago cinerascens. — 1, 2, 3. M. Timeroyi. — 1, 2, 3. Trigonella monspeliaca. — 1, 2, 3, 4. Trifolium medium. — 1, 2, 3, 4. T. alpestre. — 1, 2, 3, 4. T. rubens. — 1, 2, 3, 4. Coronilla Emerus. — 1, 2, 3, 4. C. minima. — 1, 2, 3, 4. ? Onobrychis supina. — 1, 2, 3. Hippocrepis comosa. — 1, 2, 3, 4. Lathyrus hirsutus. — 1, 2, 3, 4. L. latifolius. — 1, 2, 3. Orobus niger. — 1, 2, 3, 4. Cerasus Mahaleb. — 1, 2, 3. 4. Fragaria collina. — 1, 2, 3, 4. Potentilla rupestris. — 1, 3, 4. Rosa Pouzini. — 2, 3. R. R. lugdunensis. — 1, 2, 3. Amelanchier vulgaris. — 2, 3, 4. — 157 — Sorbus Aria. — 2, 4. S. tormiaalis. — 2, 4. Épilobium spicatum. — 2, 4. E. rosmariiiifolium. — 1, 2, 3, 4. Polycarpum tetraphyllum. — 1, 2, 3. Crassula rubens. — 1, 2, 3, 4. Sedum sexangulare. — 1, 2, 3, 4. S. dasyphyllum. — 2, 3, 4. Caucalis daucoides. — 1, 2, 3, 4. Torilis nodosa. — 1, 2, 3. Peucedanum Cervaria. — 1, 2, 3, 4. P. Oreoselinum. — 1, 2, 3, 4. Tordylium maximum. — 1, 2, 3, 4. Seseli coloratum. — 1, 2, 3, 4. Bupleurum rotundifolium. — 1, 2, 4. B. aristatum. — 1, 2, 4. Trinia vulgaris. — 1, 2, 3, 4. Lonicera etrusca. — 2, 4. Cornus mas. — 1, 2, 3, 4. Asperula galioides. — 1, 3. A. arvensis. — 1, 2, 4. Rubia peregrina. — 1, 2, 3. Galium corrudæfolium. — 1,2, 3, 4. G. Timeroyi. — 1, 2, 3. G. Vaillantii. — 2, 4. R. G. tricorne. — 1, 2, 3, 4. Carlina cbamæleon. — 1, 2, 3, 4. Centaurea montana et lugdunensis, — 1, 2, 3, 4. R. Kentrophyllum lanatum. — 1, 2, 3, 4. Helichrysum Stœchas. — 1, 2, 3. Filago spathulata. — 1, 2, 3. Chrysocoma Linosyris. — 2, 3, 4. Micropus erectus. — 1, 2, 3, 4. Aster Amellus. — 1, 2, 3, 4. Senecio flosculosus. — 1, 2, 3, 4. Inula montana. — 1, 2, 3, 4. Chrysanthemum corymbosum. — 2, 3, 4. Leontodon crispus. — 1, 2, 3. Hypochæris maculata. — 1, 2, 3, 4. Campanula Medium. — 1, 2, 3, 4. C. persicifolia. — 1, 2, 3, 4. Gentiana Cruciata. — 2, 3, 4. G. ciliata. — 2, 3, 4. Convolvulus cantabricus. — 1, 2, 3. Verbascutn nigrum. — 1, 2, 3, 4. Physalis Alkekengi. — 1,2, 3, 4, Anchusa italica. — 1, 2, 3, 4. Lithospermum purpureo-cæruleum. - 1, 2, 3, 4. Digitalis parviflora. — 2, 3, 4. Euphrasia lutea. — 1, 2, 3, 4. Melampyrum cristatum. — 1, 2, 3, 4. R. M. arvense. — 1, 2, 3, 4. Veronica prostrata. — 1, 2, 3. Y. spicata. — 1,2, 3, 4. Stachys annua. — 1, 2, 3, 4. Brunella grandiflora. — 1, 2, 3, 4. Ajuga chamæpitys. — 1, 2, 3, 4. Teucrium chamædrys. — 1, 2, 3, 4. T. montanum. — 1, 2 (R), 3, 4. Rumex scutatus. — 2, 3, 4. Daphné Laureola. — 2, 3, 4. Thesium divaricatum. — 1, 2, 3, 4. Buxus sempervirens. — 1, 2, 3, 4. Lilium Martagon. — 1 (R), 2, 3, 4. Ornithogalum sulfureum. — 1, 2, 3, 4. Orchis pyramidalis. — 1, 2, 3, 4. O. fuscus. — 1, 2, 3, 4. O. militaris. — 1, 2, 4. O. masculus. — 1,2, 3, 4. O. hircinus. — 1, 2, 3, 4. Ophrys anthropophora. — 1, 2, 4. O. fucifera. — 1, 2, 4. O. apifera. — 1, 2, 4. O. muscifera. — 1, 2, 4. Epipactis lancifolia. — 1,2, 3, 4. E. ensifolia. — 1, 2, 3, 4. E. rubra. — 2, 3, 4. E. latifolia. — 1, 2, 4. Limodorum abortivum. — 1, 2, 4. Carex Schreberi. — 1, 2, 4. C. nitida. — 1, 2, 3, 4. C. montana. — 2, 3, 4. C. humilis, — 1, 2, 4. C. ornithopoda. — 1, 2, 4. C. gynobasis. — 1,2, 4. Melica uniflora. — 1, 2, 3, 4, Polypodium calcareum. —2, 4. Nous verrons dans le chapitre suivant que les causes de cette analogie de végétation doivent être cherchées dans la — 158 — nature identique des terrains dominant dans ces diverses ré¬ gions. Il est cependant singulier que le Mont-d’Or qui possède en commun avec le Bugej, des espèces caractéristiques telles que : Polygala comosa , Antennaria dioica, Gentiana Cruciata , G. ciliata, Daphné Laureola, etc., manque d’un certain nombre de plantes fréquentes dans les basses-montagnes juras¬ siques, à des altitudes et des expositions semblables. Nous signalerons particulièrement les Dentaria pinnata , Arabis Turrita , A. auriculata, Saponaria ocimoides, Dianthus silves- tris , Rhamnus alpina, Cotoneaster vulgaris, C. tomentosa, Polentillacaulescens , Galiummyrianthum , Seselimontanum, Lactuca perennis, Gentiana germanica, Sideritis hyssopifo¬ lia, Teucrium montanum, Sesleria cærulea, Asplénium Hal- leri, etc., puis les plantes thermophiles du Bugey méridional, Arabis muralis, Æthionema saocatile, Clypeola Jonthtaspi, Pistacia Terebinthus, Rhus Cotinus, Inula squarrosa, etc., et même des espèces subalpines ou de la zone des Sapins comme Arabis alpina, Drabaaizoid.es, Kernera auriculata, Anthyllis montana, Saxifraga Aizoon, Laserpitium Siler, Hieracium amplexicaule, II. Jacquini, etc., qui descendent fréquemment au-dessous de cette zone, à des altitudes bien plus basses que celles du Mont-d’Or et qui arrivent près de nous jusqu’à Cré- mieu. Cette absence paraît de prime abord d’autant plus anormale que plusieurs de ces plantes se trouvent non loin du Mont-d’Or, le Dentaria à Bourgoin et même dans les monts du Lyonnais (Mont Arjoux), — le Teucrium montanum, dans le Beaujolais calcaire, — Y Asplénium Halleri, dans les vallées du Lyonnais, — les Saponaria ocimoides, PisJacia Terebin¬ thus, sur les coteaux de Vienne, etc. On trouve la raison de l’absence de ces espèces au Mont- d’Or, d’abord pour les plantes montagnardes, dans le manque de forêts (1), station obligée de quelques espèces, dans la rareté des stations fraîches, ombragées, chez lesquelles les plantes montagnardes peuvent trouver une compensation à l’altitude (1) L'absence des forêts de Sapins sur les sommets du Mont-d’Or est due à leur faible altitude (maxima = 612 et 625 mètres), au manque de sol frais et humide, les sources se trouvant à un niveau relativement bas et aux cultures qui ont peu à peu remplacé la plus grande partie des stations boisées. — 159 — (ce qui explique la présence du Polypodium calcareum, dans le vallon de Saint-Romain, et celle de Y Asplénium Hcilleri, dans les vallées du Garon, de l’Iseron ), enfin dans l’isolement du Mont-d’Or et son éloignement des chaînes jurassiques; on sait, que, sous l’influence du voisinage, les plantes monta¬ gnardes s’avancent au pourtour des massifs montagneux et descendent ainsi parfois à de très-faibles altitudes ; — quant à l’absence des plantes thermophiles, elle est due à des conditions particulières de climat et d’expositions: les vallées du Bugey méridional ont en effet des expositions privilégiées, à clima¬ tologie spéciale, dans lesquelles ces plantes peuvent prospérer malgré le voisinage des montagnes ; nous en reparlerons dans le paragraphe consacré à la climatologie. L’influence du voisinage, que nous venons d’indiquer plus haut, ne peut cependant pas l’emporter sur les autres causes qui interviennent dans la dispersion des végétaux et principale¬ ment sur celle de la nature du sol ; c’est ce qui explique l’absence, dans le Mont-d’Or, des espèces suivantes : Polygala depressa, Silene Armeria, Dianthus deltoïdes , Spergula Morisonii , Rubus glandulosus Bell., Scleranthus perennis , Peucedanum gallicum , Bunium verticillatum , Senecio sil- vaticus , les Jasiones, la Digitale pourprée, etc., qui croissent abondamment non loin de là, à des altitudes semblables, dans les monts du Lyonnais et du Beaujolais, mais dans une région bien distincte par la nature du sol, ainsi que nous allons le voir dans le paragraphe suivant. 3 e région: Beaujolais et Lyonnais granitique. Toute la partie du département du Rhône située à l’ouest des deux régions précédentes (région des coteaux du Rhône et de la Saône, région du Mont-d’Or et du Beaujolais calcaire) com¬ pose cette troisième région ; ses limites sont tout à fait artifi¬ cielles au nord, où le Beaujolais se continue avec les collines du Maçonnais et du Charollais ; il en est de même à l’ouest, le versant occidental du massif montagneux appartenant au bassin de la Loire et à la région du Forez; — au midi seulement, les limites de cette région sont assez bien marquées par le Gier, qui la sépare du massif du Pilât. Nous nous borne¬ rons donc à dire que cette région comprend tous les territoires que nous avons décrits dans le chapitre I er , sous les noms de : 1G0 — 1° Monts du Lyonnais (p. 15), = a, II, III. Massif occidental (de Tarare à la Brevenne) ; Massif oriental (de la Brevenne à Saint-André-la-Côte). 2° Bas-plateaux du Lyonnais (p. 22), = a, I, pl. ; (Plateaux de Lentilly, Charbonnières, Grézieux, Brindas, Chaponost, Taluyers, Mornant). 3° Vallées du Lyonnais (p. 25), = a, I, val. 4° Monts du Beaujolais (p. 35), = b, II, III ; Haut-Beaujolais (au nord de l’Ardière) ; Beaujolais méridional. 5° Coteaux et vallées du Beaujolais (p. 49), = b, I ; (Moins les coteaux de la Saône et les coteaux calcaires). Dans toute cette étendue, le sol est formé par des roches siliceuses, ordinairement dépourvues de carbonate de chaux : ce sont, en effet, des roches primitives ou cristallophylliennes, gneiss, granités, dans les bas-plateaux et la partie orientale des monts du Lyonnais, — micaschistes, granités à grands éléments, porphyres, dans leur partie occidentale et septentrionale, — granités porpliyroïdes, porphyres, grès et schistes du carboni- férien dans le bassin de Sainte-Foy-l’Argentière, le cirque de l’Arbresle (cornes vertes) et la plus grande partie du Beaujolais. Aussi les sols qui dominent dans cette troisième région appar¬ tiennent aux terrains psammiques, sauf sur le bord oriental, au voisinage des régions du Mont-d’Or et des coteaux ; de même les plantes caractéristiques sont-elles toutes des espèces psammo- philes ou silicicoles\ une autre conséquence de la composition minéralogique des terrains des monts du Lyonnais, c’est la fré¬ quence des plantes hygrophiles, rares dans les deux premières régions. Dans l’énumération suivante, la lettre (a) indique que la plante croît dans le Lyonnais, et la lettre (b) qu’elle a été observée dans le Beaujolais ; mais les indications qui concernent cette dernière partie sont souvent douteuses ; nous adressons donc de nouveau un pressant appel aux botanistes locaux pour qu’ils complètent la distribution géographique des espèces, que nous n’avons fait qu’ébaucher, pour beaucoup d’entre elles, dans le présent travail. Les zones de végétation, que nous étudierons plus en détail, dans le paragraphe consacré à l’influence de l’altitude, ont été indiquées par les signes : I, pour la zone inférieure des vallées et des bas-plateaux, jusqu’à l’altitude de 450 mètres. Lyonnais a. Beaujolais b. — 161 — II, pour la région des Pins, de 450 à 900-1,000 mètres. III, pour celle des Sapins, 1,000 et au-dessus. Énumération des espèces caractéristiques de la végétation des Monts et des Bas-Plateaux lyonnais et beaujolais . Anemone rubra Lamk. — I pl., a. A. ranunculoides. — I val. , Myosurus minimus. — I pl. Ranunculus hederaceus. — III, II, a, b ; descend à I. R. Lingua.— II, a; RR. R. aoonitifolius*. — III, II, a, b ; R. R. auricomus. — I val. R. Chærophyllos. — I pl., a. R. philonotis. — 1 pl., a, b. R. parviflorus. — 1 pl., a. Isopyrum thalictroides. — I val., a. Aconitum lycoctonum. — III, b ; R. A. Napellus. —■ III, b ; R. Papaver Argemone. — I pl. Corydalis solida. — I, II, a. C. fabacea. — II, b; RR. Meconopsis cambrica. — II, b; RR. Sinapis Cheiranthus Koch. — I, II, a, b. Hesperis matronalis. — I, a; val. R. Cardamine impatiens. — I, II, val. C. amara. — III, II, a; R. C. silvatica Link. — II, b. Dentaria pinnata Lamk. — II, a ; R. — II, III, b. D. digitata. — II, b ; R. Roripa pyrenaica Sp&ch. — I pl. Teesdalea nudicaulis R. Br. — I, II, a, b. Thlaspi silvestre. — I, vol., a ; II, b ; R. Th. virens Jorcl. — III, II, b ; R. Senebiera Coronopus. — I pl., a. Bunias Erucago. — I, II, a, b. Parnassia pahistris. —T, II, a, b. Drosera rotundifolia. — II, a, b. Polygala depressa Wend. — III, II, a, b; desc. à I, R. P. oxyptera Rchb. —■ II, b. Silene Armeria. — I, a; R. Viscaria purpurea. — I, a. Gypsophila muralis. — I pl., a, b. Dianthus deltoides. — II, a; I pl., a. — 162 — Lychnis silvestris Iioppe. — a, II, I val. ; b, III, II. Saginaprocumbens. —I, II, pl. S. apetala, S. patula, S. erecta. — I, II. Mæhringia trinervia. — I val., II, a, b. Stellaria uliginosa Mur. — I, II, a, b. S. nemorum. — II, a, b. Spergula arvensis. — I, II, a, b. Sp. pentandra. — I, a, b. Sp. Morisoni Bor. — II, III, a, b ; desc. à I. Spergularia segetalis, S. rubra. — I, II. Malva moschata. — I pl., a, b. M. Alcea. — I val., a. Géranium pyrenaicum. — I, II, a, b. G. nodosum. — I, II val., a, b. Hypericum humifusum. — I, II, a, b. H. pulchrum. — I. II, a, b. H. hirsutum, H. montanum.— I, II. Acer monspessulanum. — I val., a. R. R. Impatiens Noli-Tangere. — I, II val., a, R; III, II, b. Oxalis Acetosella. — I, II, a, b. Ulex europæus. — I pl./a. U. nanus. — I pl., a ; R. Sarothamnus vulgaris. — I, II, a, b. Genista anglica. — I, II, a. Trifolium ochroleucum. — I pl., a. T. arvense, agrestinum Jorcl. — I, II, a, b. T. striatum; T. scabrum ; T. glomeratum. — I, a. T. subterranneum ; T. elegans. — I, a. T. Lagopus. — I, a, R. T. spadiceum. — III, II, a, b. T. aureurn Poil. — II, b. Lotus tenuissimus. — I pl. L. uliginosus Bchk. — I, II, a, b. L. diffusus Sm. — I pl., a. Vicia lathyroides. — I pl. V. lutea. — I pl. Orobus tuberosus. — I, II, val., a, b. O. niger. — II, b. Ornithopus perpusillus. — I pl., a, b. Hippocrepis comosa. —I pl. Cerasus Padus. — I val. Geum rivale. — III, b. Comarum palustre. — II, a, b. Potentilla micrantha. — I val., a. — 163 — Potentilla Tormentilla. — I, II, III, a, b. P. argentea. — I pl. Rubus glandulosus Bell. — II, a, b ; desc. à I. R. thyrsoideus. — I, II, a, b. R. idæus. — II, III, a, b. Rosa hybrida Schleich. — I pl., a, b. R. geminata Rau ; R. silvatica Tausch. — id — R. decipiens Bor. ; R. austriaca Crantz. •— I pl., a. R. pumila ; R. gallica. — I pl., a, b. Agrimonia o do rata. — I, a, b. Alchemilla vulgaris. — II, desc. à I, a, b. Sorbus Aria. — III, II, a, b ; desc. à I, a, b. S. Aucuparia. — III, a, » i Cl,, i ^ it* • .~*V t i£> îau Uu Jr » i .g y. *»? ÿtZ&Jf :ï r- - : ; ' r V? i % *•* /' * Nr£ •""i. g > -, , iA, ., Or * * • ' xT-^r^ Ï » .iJ*? l >*- fit:. ta ,.. «r • . ? '*' -4 • "ÿ. rL «A. 1 s-ji £lr - i$SF